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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 21:26

                                      Dimanche 24 février 2013

Genèse 15, 5…..18

Psaume 26 : Le Seigneur est lumière et salut

Philippiens 3, 17—4,

Luc 9,28-36

                                                Méditation

Après son rude combat contre les forces du mal et sa victoire sur Satan le dimanche dernier, Jésus est dépeint en ce deuxième dimanche du temps de carême, dans la page d’Evangile que nous venons d’entendre, comme un être transfiguré.

A l’arrière-plan de cet événement, il y a eu la confession de Pierre, l’annonce et la mort de Jésus Christ, la promesse que certains disciples ne verraient pas la mort avant d’avoir vu le Royaume des Cieux, et leur invitation à porter la croix.

Ces différents schémas de rencontre ne sont pas isolés. Ils sont évocateurs de l’ultime passion de Jésus Christ et donc de sa croix. Ce qui laisse entendre qu’il existe une relation intime entre la Transfiguration et la croix.

Qu’est-ce que la Transfiguration ?

Ce mot vient du latin « transfiguratio » qui signifie le « changement de visage en un autre ».  On peut aussi s’employer à décomposer le mot. Ce concept vient de deux mots latins : « trans » qui signifie « à travers », l’« au-delà » ou « changement », et de « figura » ou « speciès », qui désigne « visage ». Etymologiquement, la Transfiguration désigne «  la transformation du visage, l’au-delà du visage,  ce qui est à travers le visage ».  Bibliquement, elle désigne la forme glorieuse sous laquelle Jésus apparut à trois de ses disciples, Pierre, Jean et Jacques sur le mont Thabor, une montagne, le lieu de prière et de la proximité divine, le lieu d’élévation intérieure et qui fait pressentir le Créateur. Au cœur de la transfiguration, il y a donc la présence divine. D’ailleurs, la blancheur éclatante des vêtements de Jésus, signifie quelque chose de saint et de divin.

Que s’est-il passé alors au cours de la transfiguration ?  Lors de la transfiguration, Moïse et Elie apparaissent et parlent avec Jésus. Ce ne sont pas des personnages quelconques. Les deux prophètes ont eu des rencontres profondes avec Dieu. Ils ont été les libérateurs de leurs peuples. Là où Dieu était nié, ils ont défendu son unicité. Ce sont des personnages bibliques qui ont combattu les comportements idolâtres de leurs nations. Ce sont des figures bibliques qui sont brûlés par l’ineffable. Leur nom évoque l’Ancien Testament. Leur présence à côté de Jésus signifie que Jésus s’entretient avec la Loi et les Prophètes. Ils parlent avec Jésus et de Jésus. Le sujet de leur dialogue s’articulait autour du départ de Jésus à Jérusalem. Ce départ de Jésus n’est que le chemin qu’il va emprunter jusqu’à la croix. Jésus réalisera une sortie hors de cette vie, une forme d’exode, une sorte de traversée de la « mer rouge » vers la gloire. Et c’est cela « l’espérance d’Israël ». C’est cette espérance inouïe, culminant dans la résurrection, qui éblouit Pierre et le décide à proposer l’implantation des tentes. En fait, pour Pierre les temps messianiques sont arrivés. C’était déjà l’idée voilée de la résurrection que Pierre mettait en exergue sans le savoir. Il a aussi oublié que Jésus avait dressé sa tente depuis l’incarnation. Et que la croix en est le paroxysme. C’est une fois descendu de la montagne que l’évidence s’imposera à lui.

A ces différents événements s’ajoute un autre : la voix qui se fit entendre et la parole qui l’accompagna : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ». Pareil événement s’était déjà produit au baptême de Jésus où Dieu a confirmé et inauguré la mission de son Fils. Cette voix renouvelée de Dieu signifie qu’en Jésus, Tout se réalise et s’accomplit. Ce n’est plus le prophète Moïse qui est descend de la montagne avec la Torah ou les paroles de Dieu ; c’est Jésus, lui, en descendant de la montagne, qui constitue la parole de Dieu. Il est donc notre repère et notre rédempteur. Il est lui-même la torah. Que retenir de ces différents éléments ?

Il est à retenir que la transfiguration est l’irruption et l’aube de l’époque messianique. Elle traduit par avance la passion de Jésus comme chemin vers la gloire. Elle indique par anticipation l’événement rédempteur qui apporte le salut et qui est envahi par la gloire de Dieu. La transfiguration est une théophanie, c’est-à-dire la manifestation de la gloire du Christ. Par la transfiguration, Jésus apporte au monde et à l’existence humaine, la lumière, la liberté et la joie.

Dans  ces conditions, quel bénéfice le Chrétien peut en tirer ? Tout comme le Christ a vécu son départ pour Jérusalem en finissant sur la croix, nous sommes, nous aussi, en chemin, en exode. Nous sommes des pèlerins et des locataires sur cette terre. On doit quitter la terre d’esclavage pour la terre promise, autrefois historiquement pris en possession par Abraham. Nous devons tous franchir le rubicond. Ce destin qui est le nôtre est nettement souligné par L’Eglise au jour des Cendres : «  Tu es poussière et tu ne retourneras en poussière ». Avec le Christ, nous n’allons pas demeurer dans les méandres de la poussière : réduits en poussière, « nos pauvres corps seront transformés à l’image du corps glorieux ». Et c’est que signifie notre baptême : « Morts avec le Christ, nous ressuscitons avec lui ».  Mais à condition que la foi d’Abraham nous inspire et que le modèle que représente l’apôtre Paul soit notre étalon.

Somme toute, la transfiguration de Jésus nous invite à prendre au sérieux les exigences de notre baptême et à les traduire dans le style, le comportement, les habitudes, bref dans notre mode de vie.

Prions le Seigneur. Que nos moments de prières soient des lieux de rappel et d’invitation à repartir du Christ. Amen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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