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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 23:38

Le thème central de l’épitre aux éphésiens est celui du dessein de Dieu, arrêté de toute éternité, voilé durant les siècles, exécuté en Jésus-Christ, révélé en l’apôtre et déployé dans l’Eglise. Quant à l’évangile lucanien, il plante le décor chronologique et topologique de l’économie du salut. Il est adressé à Théophile c’est -à-dire à l’ami de Dieu et de façon extensive à ceux qui prennent le risque de Dieu, à tout ceux qui acceptent d’être parfois pour Dieu, souvent contre lui et pourtant jamais sans lui. Cet aperçu épistolaire et évangélique tout simplement nous introduit dans une lecture continue et une compréhension progressive des 2è et 3è chapitres de l’épître aux Ephésiens ainsi que des chapitres 12 et 13 de l’Evangile selon saint Luc.

Nous traverserons le cours de cette semaine selon le ton que donnent déjà les textes de demain. En effet, Isaïe nous présentera – en première lecture – le serviteur souffrant, qui pour avoir connu l’épreuve en toute chose, sera révélé – dans la lettre aux Hébreux - comme le summus sacerdos, le grand prêtre. Et cette profonde identité christique inaugurera – dans l’évangile de Mc 1O, 35-45 - l’entrelacement qui existe au cœur de la triple mission de l’Eglise : l’annonce de la Parole de Dieu ; la vie cultuelle qu’évoquent, dans l’Evangile de demain, les termes « baptême » et « coupe » et le service de la charité où il faut rivaliser de zèle au service de autres. « Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. » Au cœur de cette exigence évangélique, le Seigneur ne cesse de nous rappeler ce que doit être notre vie à sa suite : « ministrare sed non ministrari » (servir et non être servi.)

Tout porte à croire que Dieu attend que nous fassions le choix décisif de nous reconnecter à lui afin de nous faire revivre par le Christ comme l’indiquera la lecture du lundi. Mais qui dit adhésion à Dieu, ne dit-il pas forcément rupture au monde et à ce qui dure peu ? C’est pourquoi dans l’Evangile du même jour, nous serons appelés à nous détacher des richesses et de tout ce qui est évanescent, fugace ; de tout ce qui s’inscrit dans l’ordre « du transitoire périssable ». C’est de toutes ces vanités que le Christ nous a sauvés par son sang ambitionnant ainsi de réconcilier juifs et païens en un seul corps.(cf. les textes du mardi) Une telle unité désirée par Dieu, constitue la pierre d’attente de la Parousia Christi (Parousie du Christ) qui, fort de son appel incessant, entend être comprise à la fois comme un adventus Christi ( une venue du Christ) mais aussi et surtout comme une praesentia Christi ( une présence du Christ) ; cet avènement mystique du Christ qui invite tous et chacun à un supplément de vigilance pour pouvoir déceler dans le miroir de notre histoire, les semences du Verbe. Le mercredi, cette notion d’unité résonnera encore avec plus d’acuité : il faut associer au partage de l’héritage divin chrétien et païen. C’est là pour nous un impératif catégorique car « à qui l’on a beaucoup donné, on réclamera beaucoup ». Mais aux prises avec nos déficits d’ardeur et nos manques de fidélité, ne risquons-nous pas tous de larguer les amarres et de falsifier cette mise en garde du Christ ? Si l’espérance nous fait marcher plus loin que nos peurs et nos aridités, nous aurons les yeux levés et alors nous pourrons tenir jusqu’au soleil de Dieu. Voilà pourquoi le jeudi saint Paul nous réconfortera en nous demandant de « rester enracinés et établis dans l’amour » pour comprendre davantage la profondeur de notre appel qui nous fera entrer dans la plénitude d’un Dieu « venu non pas pour mettre la paix dans le monde, mais la guerre ». Il faudra donc, selon les textes du vendredi, s’ouvrir aux dimensions du temps, reconnaître le moment où nous sommes, l’aujourd’hui de Dieu où devra être conservée la nature de l’Eglise qui ne cesse de confesser: « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous. » C’est le fondement de l’existence chrétienne ; l’unité des membres dans leurs différences ; unité non une fusion, qui pis est, une confusion, mais un être-ensemble qui ne porte pas le cachet du définitif mais qui indique la nécessité d’un toujours-à-nouveau revisible. C’est le chemin d’un retour permanent à Dieu, d’une conversion toujours renouvelée, car, comme nous l’entendrons samedi, « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. » DIEU FAIS-NOUS REVENIR A TOI : A travers ce thème qui conduira notre semaine, nous prierons pour tous ceux qui se détournent de Dieu, tous les prêtres en difficulté et pour ceux qui ont jeté le froc aux orties.

Convaincus toutefois de la médiation de saint Capistran et de saint Antoine Marie Claret que nous fêterons respectivement mardi et mercredi, le présent groupe liturgique vous confie à la toute puissance suppliante de Très sainte Vierge Marie. Il vous invitera cependant à méditer avec lui les mystères lumineux de la vie de notre Seigneur Jésus-Christ le mercredi et un texte de saint Antoine Marie Claret pendant la bénédiction du saint sacrement le Jeudi. Ce même jeudi après la prière post communion, nous prierons pour les prêtres. Toutes les autres dispositions demeurent inchangées. Agréable semaine à chacun et à tous.

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 00:23

Excellence, Monseigneur Jean Salomon LEZOUTIER, notre père bien aimé,

Chers confrères,

Chers candidats eudistes,

Chers associés eudistes,

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Permettez-moi de vous exprimer toute ma joie d’être encore une fois de plus, témoin de l’œuvre de la Providence dans chacune de nos vies et de nos différentes rencontres. Je reste convaincu que pour ceux qui croient, il n’y a jamais de hasard, tout est Providence. Dieu se sert de nos prévisions humaines pour nous donner toujours la grâce d’un nouveau départ. Tel est encore le cas de notre belle célébration de ce jour qui clôture la retraite introduisant la nouvelle année communautaire, pastorale et universitaire de notre maison de formation de Yopougon.

En effet, à entendre  les textes de ce dimanche, je comprends comme chacun de vous, que le Seigneur nous indique tout un programme de vie pour la nouvelle année qui s’ouvre devant nous tous, et surtout, pour nos candidats eudistes et leurs formateurs. Il s’agit de construire ensemble un chemin de confiance, de liberté et de fraternité.

Ce chemin n’est pas facile, commence à nous l’enseigner, la première lecture tirée du livre de la Sagesse. Dans ce texte, le juste qui veut suivre le Seigneur de plus près, est soumis à des outrages et des tourments par « ceux qui méditent le mal en eux-mêmes », afin d’éprouver sa douceur et sa patience. C’est là une réalité humaine dont il nous faut prendre conscience pour construire notre vie fraternelle et communautaire en cette nouvelle année.

En effet, pour vivre en frères et en chrétiens, il nous faut commencer par parcourir un vrai chemin de conversion intérieure pour nous libérer de tout ce que saint Jacques condamne dans la deuxième lecture, à savoir « la jalousie et les rivalités qui mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes ». Ce sont là des sentiments et des comportements païens que Jésus combat dans le cœur de ses disciples qui se préoccupaient, chemin faisant, de savoir qui est le plus grand d’entre eux tous. Ils étaient tous tombés dans le péché des origines, c’est-à-dire le péché de l’orgueil qui est la racine de tous les maux humains.

Heureusement, Jésus est venu nous en guérir. Car, pour nous aider à sortir de ce cercle vicieux qui compromet dangereusement la paix et la joie de vivre ensemble, il propose à ses disciples et à nous tous qui avons décidé de le suivre jusqu’au bout, deux attitudes fondamentales pour servir la fraternité :

La première, c’est de devenir serviteur de tous en développant le contraire de l’orgueil qu’est l’humilité. Autrement dit, il s’agit de choisir librement d’être serviteur de tous pour lutter contre le péché de l’orgueil : « Si quelqu’un veut être le premier de tous, dit-il, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».

En méditant sur ce passage, un moine bénédictin, André LOUF, nous fait comprendre cette exhortation de Jésus en ces termes : « La dernière place dont parle Jésus, disait-il, ce n’est pas une place où l’on cesse d’être soi-même, mais où l’on est humblement soi-même devant Dieu. Ce n’est pas une place où l’on se déprécie, mais où l’on apprécie toutes choses selon Dieu. A la dernière place, on n’est pas au-dessous de tous mais au service de tous ».

Et bien chers frères et sœurs, ce qui est important dans le service fraternel dont nous parle le Christ en ce dimanche, ce n’est pas ce à quoi nous servons, mais c’est la Personne que nous servons.

La deuxième attitude que nous recommande Jésus pour nous mettre à son école, est celle de l’accueil : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas, mais Celui qui m’a envoyé ». Il s’agit d’accueillir l’autre dans notre vie, quelle que soit sa petitesse, et avec la confiance d’un enfant. En ce sens, le message du Christ se fait très clair. Il nous invite à un accueil différent : accueillir l’autre dans la foi, comme il nous l’envoie, comme un frère à aimer et à servir. C’est là notre vraie grandeur. Autrement dit, il nous convie à nous aimer les uns les autres avec le cœur de Dieu, d’un amour vrai, humble, miséricordieux, gratuit, qui ne vient pas de nous, mais que l’on va libérer pour qu’il passe à travers nous et se répandre sur les autres comme une bénédiction. C’est ainsi qu’on peut faire la paix en soi et avec les autres, pour bâtir ensemble une véritable vie fraternelle en communauté, et construire déjà sur terre, le Royaume de Dieu.

En comptant sur les précieux fruits de votre retraite de début d’année, je voudrais simplement souhaiter maintenant de tout cœur, que toute notre vice-province et surtout notre maison de formation où l’être eudiste est complètement façonné, puisse sérieusement intégrer dans son plan de vie communautaire la ferme exhortation de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique dans le n°28 de son document sur La vie fraternelle en communauté datant de 1994. Elle stipulait ceci :

« Il ne faut pas oublier que la paix et le plaisir d’être ensemble demeurent l’un des signes du Royaume de Dieu. La joie de vivre, même au milieu des difficultés du chemin humain et spirituel et au milieu des ennuis quotidiens, fait déjà partie du Royaume. Cette joie est fruit de l’Esprit, elle épouse la simplicité de l’existence, la trame monotone du quotidien. Une fraternité sans joie est une fraternité qui s’éteint. Très vite, les membres seront tentés de chercher ailleurs ce qu’ils ne peuvent trouver chez eux. Une communauté riche de joie est un véritable don du Très-Haut, accordé aux frères et sœurs qui savent le demander, et qui s’acceptent mutuellement en s’engageant dans la vie fraternelle avec confiance en l’action de l’Esprit… Savoir faire, « fête ensemble », s’accorder des moments de détente personnelle et communautaires, prendre de la distance de temps en temps par rapport à son travail, partager les joies de ses frères et sœurs, porter une attention empressée à leurs besoins, s’engager avec confiance dans le travail apostolique, affronter avec miséricorde les situations difficiles, marcher vers le lendemain avec l’espérance de rencontrer toujours et de toute façon le Seigneur : tout cela entretient la sérénité, la paix, la joie et devient source d’énergie apostolique .

Au cours de cette eucharistie, demandons à Dieu la grâce de mettre en application cette belle exhortation dans le quotidien de nos vies. Que l’Esprit Saint, nous inspire tout ce qui suscite de la vraie joie dans notre cœur et dans celui de chacun de nos frères, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

A tous, je souhaite donc une belle, heureuse, fructueuse année en compagnie de Jésus sous le regard maternel de Marie. AMEN.  

Rentrée 2012-2013 à la formation eudiste Afrique (56)

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 23:51

 

Fraternité Saint Jean EUDES de Yopougon,

Communauté de formation

 

 Ce dimanche 23 septembre 2012 à 10h00, a été célébrée (concélébrée), à la communauté de formation des eudistes en Afrique sise à Yopougon, la messe de rentrée communautaire et académique.

 

 Rentrée 2012-2013 à la formation eudiste Afrique (1)

Tout a commencé une trentaine de minutes plus tôt, avec l’arrivée de l’évêque de Yopougon, Monseigneur Jean-Salomon LEZOUTIER. Il a été accueilli par les Pères formateurs accompagnés des séminaristes qui avaient à leur tête, le recteur de la maison de formation, le père Saturnin LAWSON et son économe, le Père Aurélien GBEGNON, et le nouveau Supérieur Vice-provincial d’Afrique, le père Maxime KOUASSI, venu expressément pour l’occasion. L’accueil a été marqué par un chant de bienvenue en plusieurs langues entonné par les étudiants : ‘’ Welcome, Houezonlo, Akwaba, Bonne arrivée’’. C’est sous ce chant que l’Evêque reçoit la salutation des prêtres présents. Après la salutation, un séminariste verse sur le passage de l’ordinaire des lieux l’eau en signe de paix selon la tradition  ‘’fon’’. Ensuite un autre étudiant lui déballe deux pagnes pour signifier la qualité de la personnalité du serviteur de Dieu conformément à la coutume Akan. L’évêque a donc emprunté ce chemin mouillé d’eau et couvert de pagnes qui l’a conduit au baisement de la croix que tenait un séminariste. Rentrée 2012-2013 à la formation eudiste Afrique (14)Après le baiser de la croix, l’évêque s’est rendu au sanctuaire d’adoration où lui est présentée par le vice-provincial de l’eau bénite avec laquelle il a aspergé d’abord l’ensemble des prêtres et des séminaristes à sa suite avant de se diriger vers la chapelle pour en faire de même au peuple de Dieu déjà rassemblé. L’aspersion étant terminée, le deuxième responsable de l’Eglise de Yopougon s’est retourné au sanctuaire d’adoration où il s’est momentanément recueilli, avant de passer au traditionnel échange de nouvelle dans le bureau du recteur. Au cours de ce moment, l’abbé Jean-Clovis MOBIO a exprimé l’hôte du jour l’immense joie et l’extrême gratitude de toute la maison de formation, celle de le voir confier avec eux au Seigneur, cette nouvelle année universitaire.

 

Après la procession d’entrée (du Célébrant principal, des célébrants et des servants de messe), l’abbéRentrée 2012-2013 à la formation eudiste Afrique (102) Mahoussi ADOKO a présenté le contexte dans lequel s’inscrit la célébration. Il a relevé les motifs qui justifient la triple joie de la maison de formation des pères eudistes de la Province d’Afrique en ce jour :

remercier Dieu le Père pour la nouvelle année universitaire et la lui confier entièrement ;

rendre grâce au Seigneur avec notre père évêque, qui, pour la première fois, célèbre l’Eucharistie avec nous dans la chapelle de notre maison de formation ;

accueillir également pour la première fois, le nouveau Supérieur Vice Provincial d’Afrique.

 

Ce fut ensuite le tour du père recteur, qui a, au nom de la Fraternité Saint Jean Eudes, de la Vice Province d’Afrique et de la maison de formation de Yopougon qu’il dirige, remercié le père évêque pour avoir autorisé et accepté d’héberger la communauté. Il aussi sollicité son assistance et sa bienveillance, qui d’ailleurs, ne lui ont jamais manqué.

 

Dans sa réponse, le père évêque a déclaré être sensible et touché par l’accueil bien chaleureux à lui réservé. Il a estimé que c’est une grâce pour son évêché, d’abriter en son sein, une si grande maison de formation de prêtres. Il n’a d’ailleurs pas manqué de souligner la double mission de cette dernière, celle principale de formation des prêtres de Jésus-Christ selon le cœur de Dieu et celle accessoire, mais non moins importante, d’éducation du peuple de Dieu.

 

Au terme de cet échange de civilités, la messe s’est normalement poursuivie avec le rite de pénitence, le Gloria et la liturgie de la parole.

 

S’inspirant des textes proposés à notre méditation en ce 25ème dimanche du temps ordinaire de l’année B, le Supérieur Vice-provincial a orienté nos regards sur la construction d’une véritable vie fraternelle en instaurant au sein de nos communautés des relations de liberté et de fraternité. Pour atteindre cet état de vie, il nous propose deux voies essentielles : l’accueil mutuel et l’humilité qui est la vertu des vertus selon Saint Jean EUDES. C’est elle qui permet de distinguer le juste du méchant, et son absence dans la vie de ce dernier, le pousse à rechercher la mort du juste comme le relate la 1ère lecture tirée du livre de la Sagesse (Sagesse 2, 12. 17-20). Dans la 2ème lecture extraite de la lettre à Saint Jacques, (Jacques 3, 16… 4, 13), l’apôtre saint Paul nous révèle qu’une telle attitude trouve son origine dans l’instinct humain. C’est d’ailleurs à bon droit que le père Maxime a invité les étudiants eudistes à plutôt cultiver l’humilité pour vivre dans la sagesse divine, se revêtir de charité, de patience et de douceur pour une vie communautaire plaisante et joyeuse,  s’armer de science et de courage pour une année académique réussie.  Dans l’évangile selon Saint Marc (Marc 9, 30-37), et tout comme Jésus-Christ à ses apôtres, le Supérieur Vice provincial a convié toute la communauté, et les séminaristes surtout, à la même démarche évangélique, source et sommet d’une vie d’apôtre selon le cœur de Dieu. Il n’a aucunement manqué de les confié à la Vierge Marie, l’humble servante du Seigneur.

 

Après la profession de foi et la prière du peuple (universelle), la présentation des dons a été placée sous le signe de l’unité, unité exprimée dans la diversité, avec l’offrande au Seigneur :

de tous les séminaristes représentés par les quatre nationalités que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Togo et la Cote d’Ivoire, pays hôte de la maison de formation ;

de la Sainte Bible, parole de Dieu qui esprit et vie, et fondement qui nous rassemble ;

d’un kit étudiant composé d’outils nécessaires au travail de recherche auquel il sera soumis toute l’année durant ;

du pain et du vin, fruit de la terre, de la vigne et du travail des hommes, offert par le Christ lui-même à ses apôtres, en son corps et son sang.

 Cette présentation des dons a donc ouvert la deuxième partie de la célébration, la liturgie eucharistie proprement dite. Elle a été conclue, après la communion à la sainte table, par la prière après la communion.

La bénédiction épiscopale donnée par le Monseigneur LEZOUTIER, suivie de l’envoi, a clos l’eucharistie, animée par les étudiants séminaristes eudistes. C’est avec un repas fraternel autour de l’évêque auquel ont été également conviés des représentants de la communauté et des associés eudistes, que la cérémonie a pris fin.

 

 

Relevons également la présence et la participation à cette célébration de rentrée, du père Honoré KOUASSI, gestionnaire de l’Ecole de la Foi de Yamoussoukro et du diacre Sylvain AHOUANKON, économe du séminaire propédeutique de Katiola,  tous membres de la Congrégation de Jésus et Marie.

 

 

                          

 

 Rentrée 2012-2013 à la formation eudiste Afrique (11)

 

 

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 23:31

Après une césure, la maison de formation eudiste de Yopougon, visibilité de la Vice Province d’Afrique, a ouvert à nouveau ses portes depuis le 15 Septembre 2012 pour une nouvelle expérience académico - pastorale mais avant tout communautaire. Aux horizons immédiats  et depuis les profondeurs d’une audace missionnaire impulsée autrefois par le « Duc in Altum », surgit pour nous cette année une question du Maître  qui exige de chacun un double exercice d’effort, de vérité sur soi et de transparence avec Dieu : « Vos autem quem me esse dicitis ? » (Pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? Lc 9,20) C’est le thème qui nous a permis de nous ressourcer pendant trois jours au centre de spiritualité d’Abatta, et c’est le même qui, pendant longtemps, sera présenté et vécu  comme une boussole fiable  pour nous orienter sur le chemin de l’année qui commence. Savamment prêchée avec style et brio par le P. Saturnin Anani Lawson, Recteur de la maison, cette retraite  a permis à chacun et à tous d’interroger son identité d’appelé afin de repréciserhumaine le rythme et la saveur de la sequela christi. «  Pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? » Selon le prédicateur, ce thème plein de sens et de significations, décrit une trajectoire personnalisante qui, fort de sa profondeur mystique, ambitionne  d’élever le cœur du disciple au dessus de la mêlée ; lui octroyant ainsi la pleine capacité de passer de l’indéterminé à la précision ; de l’impersonnel à l’implicatif bref de la « δόχα » à l’ «  αλετέια »  c'est-à-dire de l’opinion à la vérité. C’est une question qui s’adresse aux consciences qui se sont abreuvées à la source christique dans le but d’une redécouverte toujours plus accentuée de l’Homme-Dieu : n’est ce pas là le propre du « discipulus » ? C’est- à- dire  du disciple, de l’apprenant ? Non pas un rêveur déséquilibré, mais un homme accompli, normal, utile et au faîte des réalités sociales. Le disciple est un homme et un appelé qui doit, dans l’humilité, connaître ses forces et ses faiblesses et dans l’abandon (Mt 8,34/ Lc9, 23) à la providence divine (Lc 12, 22-31) ; apprendre à porter sa croix en vue d’être initié aux mystères du Royaume. Ce n’est qu’après cette phase initiatique, que le disciple devient apôtre, c'est-à-dire qu’il lui sera ordonné d’aller vers un lieu bien défini selon les deux particules grecques qui composent ce mot : απο et στελλω. Jésus appelle, institue, établit en droits comme en  devoirs et couronne le tout par cet impératif missionnaire : « euntes docete » c'est-à-dire, « allez et enseignez» au monde ce que je vous ai appris. Cependant, l’appel du Maître ne cesse de retentir de façon toujours nouvelle ; et  la fécondité du ministère reste inviolablement tributaire de la proximité de l’envoyé (apostolos) d’avec l’envoyeur (apostellein). Voilà pourquoi le « vos autem quem me esse dicitis » ne  sera pour nous rien d’autre qu’un long processus de maturation vocationnelle et de redécouverte profonde de la volonté rédemptrice qui découle de l’appel divin ; de la réponse humaine, de la vérité de vie et d’engagement. Un appel qui oriente résolument tout appelé (vocatus) sur les voies salvifiques du « Je » (Je suis qui Je suis), un « Je » qui est et demeure via, veritas et vita. Du vocatus (l’appelé) à l’apostolos (l’envoyé), le Seigneur ne cesse pourtant de nous rappeler : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que vous partiez, que vous donniez du fruit et que votre fruit demeure. »

                                                                                                    

                                                                                                               Spérauld G. AGOSSOU

Cf. Benoît XVI, Porta Fidei, Abidjan, Paulines, 2011, n 5.

Il convient de souligner  la différence modale entre le disciple du Christ dont il est question ici et le disciple des écoles gréco-romaines. En effet, pendant que le deuxième va vers le maître, ici, c’est le Maître (Jésus) qui prend l’initiative d’appeler laissant à l’homme la liberté de répondre.

Cf. Jn 14,6.

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 09:48

Après une semaine de répit en famille, le Théologat eudiste à Yopougon reprend ses activités  non plus à la manière ordinaire mais avec une pose méditative et contemplative pour faire une relecture spirituelle de ce qu’a été l’année 2011-2012 pour les étudiants-théologiens de la première et deuxième année et les autres (troisième année)pour une retraite d’ordination diaconale à Abatta. Le thème qui va nourrir et innerver la méditation des étudiants de la première et deuxième année est un passage tiré de l’évangile selon saint Luc au chapitre 5 verset 4 : duc in altum, aller au large, passage par lequel Jésus a exhorté ses premiers disciples à avancer au large. En effet, à l’interpellation de Jésus, Pierre et ses compagnons vont faire confiance au Maître pour jeter à nouveau leur filet ce malgré les peines et les vains efforts de la nuit. Voilà ce qui servira de toile de fond de notre retraite pour réfléchir sur l’identité du prêtre d’une part et d’autre part entrevoir une nouvelle approche d’une pastorale basée sur l’identité véritable du Christ.

Dans son introduction le curé de la paroisse saint Mathias, le père DOSSO, prédicateur, a invité, pour mieux saisir la quintessence spirituelle du thème de la retraite, à mieux connaitre  Jésus et apprendre à l’aimer,  à donner un fondement nouveau à la charité pour rebâtir les communautés chrétiennes et enfin à encourager les mouvements et les groupes à la mission ad gentes. C’est sur cette note que le prédicateur a laissé les séminaristes rentrer dans la profonde sérénité de la nuit après avoir dit les complies.

Le lendemain matin à 9heures, le sous thème ayant occupé l’écoute religieuse des séminaristes est :

 

I-                   L’identité du prêtre.

 En effet, selon le père DOSSO, la dynamique de l’identité du prêtre est à situer entre son « esse » et son « exister ». Il a aussi rappelé que le prêtre est avant tout un appelé et un envoyé ; à cet effet, il apparaît, selon le prédicateur que grâce au sacerdoce ministériel, Dieu continue à exercer au milieu de son peuple sa sollicitude  perpétuelle car le sacerdoce rend tangible l’activité propre du Christ et prouve que Dieu n’a pas abandonné son Eglise. Aussi celle-ci considère-t-elle le sacerdoce comme un don de Dieu fait aux fidèles.

Le prédicateur a montré que la racine de ce sacrement se trouve dans l’imposition des mains et la prière consécratoire prononcée par l’évêque. Ainsi, par ce fait, le prêtre devient lui-même sacrement de la présence du Christ. Il a également montré l’identité du prêtre à travers la dynamique trinitaire du salut où il a souligne que le prêtre se trouve comme inséré avec la responsabilité particulière dans « l’association trinitaire ». Son identité provient du mysterium verbum et sacramentorum qui est relation avec le mystère de l’amour salvifique du Père (cf. Jn 17,6-9), dans l’être sacerdotal du Christ  (cf. Mc3, 15) et avec le don de l’Esprit (cf. Jn20, 21) qui communique aux prêtres la force d’éduquer, de sanctifier, de gouverner. En un quatrième point, il décrit cette identité par la dimension christologique ; parce que le prêtre est choisi, consacré et envoyé pour rendre efficace la mission éternelle du Christ (Lc10,16). Il agit in persona christi in capitis. Cette identité s’étend aussi à la dimension pneumatologique, où grâce à l’ordination le Saint Esprit confère aux prêtres le devoir prophétique d’annoncer et d’expliquer avec autorité la Parole de Dieu. Elle s’exprime pareillement sous la dimension ecclésiologique. Envoyé par le Christ, le prêtre appartient de manière immédiate à l’Eglise universelle et a la lourde mission d’annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Le prêtre doit pouvoir découvrir également cette identité dans la communion sacerdotale qui est en réalité la pleine insertion dans l’ordre presbytéral. En définitive, d’après le père DOSSO, la vie du prêtre doit être une communion-relation.

En conséquence, pour que cette identité susdite soit expressive, le prédicateur a souligné l’exigence du respect de certains principes auxquels le prêtre doit s’en tenir : premièrement faire une place de choix à  la Parole de Dieu tout comme le requiert  Dei Verbum n°21. Le prêtre devra trouver dans la Parole de Dieu la force pour sa foi et la nourriture pour sa vie spirituelle. En effet, d’après le prédicateur, si tout le monde ne peut pas parler avec conviction de la foi, le prêtre, lui doit montrer plus que tout autre homme le signe d’une foi vécue. En cela, l’Eglise demande aux prêtres un contact permanant avec la Parole de Dieu par la lectio et la prière. En ce sens, la vie de prière du prêtre doit être avant tout participation à la foi et à la prière de la communauté : prières d’adoration, de louange, d’action de grâce, d’intercession, piété mariale, célébration de la liturgie des heures, oraison mentale. C’est grâce à une vie de prière que le prêtre saura accueillir la croix comme dimension nécessaire à l’identité sacerdotale 1Co2, 4-5. Aussi, à cause du progrès de la science théologique, la nécessité de rendre intelligible ou compréhensible le message évangélique aux hommes de notre temps et de notre culture, et la nécessité de comprendre la société dans ses changements, le prêtre ne doit pas négliger  la vie intellectuelle. Car, selon le père DOSSO, sans la science le prêtre serait comme une lampe éteinte.

La vie communautaire constitue également un autre principe. Elle est fondée sur l’unité du presbyterium qui favorise le travail en esprit  d’équipe et prône la vie de la première communauté chrétienne. Ceci exige l’échange mutuel des informations utiles, organiser et vérifier ensemble les organisations pastorales, pratiquer la communauté de biens. Le curé de saint Mathias a fait remarqué qu’il faut aussi souvent passer ensemble des temps de détente et de loisirs. Le sommet de cette vie communautaire serait de se prêter assistance et s’encourager dans les situations difficiles.

L’obéissance sacerdotale apparaît comme une disponibilité intérieure pour faire non sa volonté mais la volonté de celui qui a envoyé. Pour ce faire, il faudra : l’obéissance à l’hiérarchie, la fidélité au magistère, l’acceptation des charges confiées, l’observance des exigences et normes liées à la fonction.

Le prédicateur a aussi relevé la pauvreté comme étant une vertu qui aide mieux à ressembler au Christ, lui qui n’a pas souffert de se dessaisir de sa divinité pour s’humilier afin de racheter le genre humain. Elle est une donation totale de soi et de son avoir pour la cause du règne de Dieu. Cependant, il a rappelé que malgré la pauvreté, l’Eglise garantie au prêtre l’assurance maladie, l’assurance vieillesse.  Ce conseil évangélique de pauvreté se trouve cumulé dans la chasteté car le prêtre a tout sacrifié même son droit de se marier.

Au soir de la journée, le père DOSSO a fait le bilan de la journée en revenant sur le thème de notre retraite « duc in altum ». Ce qui nous a permis d’analyser l’identité du prêtre entre l’appel et la mission à laquelle Dieu envoie. En effet, Lc 5,4 est à comprendre à la fois dans le cadre strict de l’Eglise mais aussi en dehors de l’Eglise, vers les nations païennes.  E prédicateur a fait découvrir qu’ici la symbolique du « large » représente l’Eglise et le « filet », la Bonne Nouvelle. Par ailleurs, il a souligné que la mission à laquelle le Christ convie l’Eglise et ses pasteurs est d’aller évangéliser le monde et y faire des baptisés. Cette urgence de la mission est perçue par les papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI comme le moyen efficace de faire connaître Jésus et le faire aimer par les autres hommes. Pour terminer, le prédicateur en est venu à poser une série de questions qui résume ce qui a été dit : Comment encourager à l’évangélisation aujourd’hui, comment découvrir le Christ à travers le prêtre?  Tout cela exige une nouvelle pastorale théologique. C’est sur cette évocation que le prédicateur laisse les séminaristes entrer dans la profonde quiétude de la nébulosité.

Le lendemain, mardi 19juin, le sous-thème qui a meublé l’atmosphère méditative et recueillant des retraitants  est :

 

                                         II-   L’identité du Christ.

En effet la question essentielle qui ressort du thème « duc in altum »selon le père est, qui est le Christ pour nous ? Cette question est la fine fleur qui a aidé les retraitants à entrer de plein pied dans la quête de la connaissance du Christ comme unique médiateur d’une nouvelle alliance. Le père DOSSO a exhorté que rien ne doit occulter, même ne fut-ce notre faiblesse, notre effort d’annoncer et de polariser le regard sur le Christ. Ceci a exigé la nécessité de l’effort de l’homme pour annoncer l’évangile. D’après le prédicateur, c’est le pape Paul VI qui le premier dans evangelii nuntiandi a fait la caricature du Christ comme le premier évangélisateur (Lc 4,43); il est envoyé par le Père pour annoncer le règne de Dieu. A sa suite nous sommes aussi appelés à annoncer ce règne, ceci également au prix d’un effort crucifiant. Le curé de saint Mathias a fait remarquer que la raison pour laquelle le Christ est venu dans notre monde n’est pas plus à cause du péché qu’à cause de l’annonce du règne de Dieu ; annonce qui débouche nécessairement au salut du genre humain. Selon le père prédicateur, la Parole ne nous force pas à faire ce qui est bien mais nous dispose à faire le bien. Ainsi exhorte-t-il que chacun doit pouvoir conquérir par la croix l’esprit des béatitudes, ce qui exige un renversement intérieur, une métanoia (Mt 4,17).

Le prédicateur a aussi exposé la vision des deux derniers papes sur l’identité du Christ. Ainsi selon Jean-Paul II, dans la dynamique de la nouvelle évangélisation, Novo Millenio Innuente, invite tout chrétien dans sa quête du Christ à demeurer en lui par la vie de prière afin d’établir une relation intime avec lui. Les moments d’échecs apparents constituent un autre foyer de révélation du Christ. Aussi le chrétien ne doit pas se décourager devant les labeurs inutiles. L’important est de faire ce qu’il a à faire et bien le faire. C’est dans un tel moment que le prêtre doit ouvrir son cœur au flot de la grâce et de permettre à la Parole du rédempteur d’agir en lui dans toute sa force.

Quant à ce qui concerne Benoît XVI, selon le père DOSSO, le pape recommande une évangélisation par les actions comme le Maître. Il renchérit son propos en ces termes « si vous voulez proclamez Jésus Christ, apprenez à le connaître vraiment, à l’aimer et à vivre de lui ». Selon lui, c’est à dessein que Benoît XVI prône l’année 2012, année de la foi en demandant aux Africains un véritable engagement missionnaire pour une Afrique renouvelée. Il s’agit en clair, d’après le prédicateur de poser des actions de justice, de paix, de solidarité et d’amour qui sont les marques d’appartenance au Christ. C’est dans cette intuition que le prédicateur se demande comment le Christ se présente aux Africains. Ce qui va ouvrir  le champ à une théologie pastorale.

 

                                                     1-Théologie pastorale

Il est à relever dans les propos du prédicateur que selon le père BEDE, la théologie africaine connaît trois déplacements majeurs :

-combat pour la scientificité de la théologie

-débat sur la visée missiologique de la théologie

-nouvelle évangélisation en Afrique

Pour ce faire, il urge d’après le curé de saint Mathias, qu’une attention pastorale soit nourrie envers les religions traditionnelles. Car le Christ lui-même est allé en Galilée, sur le territoire syro-Phénicie etc…Il est temps de risquer d’aller dans les religions traditionnelles pour leur apporter le Christ. C’est sur cette insinuation que le père DOSSO dans l’après-midi a évoqué certains éléments de la religion traditionnelle. Ainsi affirme-t-il que l’Africain croit en une divinité, en des êtres supra-humains (esprits, génies ou ancêtres). Il a relevé sans faux fuyant qu’il y a des valeurs positives dans la religion traditionnelle. On remarque qu’il y a, selon le prédicateur, un fort sens du sacré (sacralisation de la terre, profond respect des étapes d’initiation etc….). Le prédicateur a aussi relevé les aspects négatifs, parmi ceux-ci une mauvaise conception de Dieu, tentative de matérialiser en amulettes ce qui sauve et protège. Mais malgré tout cela il faut reconnaître que l’influence des religions traditionnelles demeure importante surtout dans les périodes de crises. C’est à juste titre que le christianisme va côtoyer la religion traditionnelle sans l’éradiquer. Elle garde sa sève et sa verdeur à cause de sa culture. L’inculturation est un moyen d’approche de ladite religion. L’Eglise utilise l’inculturation comme intime transformation des valeurs culturelles pour leur intégration dans le christianisme.

Ceci va conduire la réflexion du père DOSSO à chercher l’engagement du prêtre dans l’Afrique d’aujourd’hui.

 

               2-L’engagement du prêtre dans l’Afrique d’aujourd’hui


        a-Au service de la réconciliation, de la justice et de la paix

En effet, tout comme le premier chapitre de Africae Munus,, il s’agit d’une exhortation à se laisser réconcilier avec Dieu qui passe par le service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Selon le père, il faut retrouver dans l’Afrique d’aujourd’hui les vraies valeurs de la fraternité d’avant et comprendre davantage la notion de justice et de paix selon la religion traditionnelle. La justice selon nos traditions cadre avec l’idée d’équilibre naturelle qui appelle à la notion de paix. C’est en cela qu’un sacrifice est toujours à faire pour prohiber l’esprit de mal. Ce sacrifice trouve son essence dans l’Eucharistie.

 

                b- Place de l’Eucharistie dans le chemin de la justice et de la réconciliation

D’après le curé DOSSO, comme dans les rites traditionnels, les repas d’initiation sont un grand moyen de rassemblement des enfants dispersés. Aussi trouve-t-il que l’Eucharistie, loin d’être un sacrifice sanglant est un repas sacrificiel où la divinité réitère son amour incommensurable pour sa créature, gage de paix et d’amour ; quel bonheur pour le prêtre de participer chaque jour à cette rencontre amoureuse et dynamisant.

Le père prédicateur achève la retraite à midi en concluant que le prêtre est avant tout citoyen dans son pays. Il a un devoir de présence positive et dynamique dans à coopérer à la construction et à la vie bien ordonnée dans la vie terrestre selon l’esprit de l’évangile et conformément à la doctrine de l’Eglise. Il doit entraîner les fidèles à observer l’ordre social et les droits de l’Etat      ; Cependant il doit toujours agir en accord avec son évêque.

 

                                                                                              

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 09:34

Le cœur sacré de Jésus (vendredi après le deuxième dimanche après Pentecôte).

Origine et évolution de la dévotion

Dans la piété des XIIè et XIIIè siècle  s’est développée la dévotion au cœur du Christ crucifié et tSt Jean Eudesranspercé par la lance. Parmi les dévotes du Cœur du Sauveur, se trouvent saint Bernard (+1153), saint Bonaventure (+1274), la mystique belge, sainte Lutgarde de Tongres (+ 1246), les saintes religieuses Mathilde de Magdebourg (+1299) et Gertrude d’Helfta ( +1302), toutes du monastère de Helfta en Allemagne, sainte Catherine de sienne (+1380). Déjà à la fin du XIIè siècle cette dévotion s’est organisée distinctement de celle de la passion (qui a conduit à la dévotion au saint sacrement). Ainsi au symbole du crucifix se substituera l’iconographie du Cœur détaché de la personne du Christ ou visible du côté ouvert. Plus tard, dans la seconde moitié du XVè siècle, la dévotion moderne vera le jour, celle des jésuite au XVIè siècle et celle des Oratoriens au XVIIè siècle. Ce sont ces derniers qui seront à proprement parlé les dévots du Cœur de Jésus et en favoriseront le culte. Saint Jean Eudes (1601-1680), fondateur (25 mars 1643) de la congrégation de Jésus et Marie (les pères eudistes), pur produit de l’Oratoire qu’il a quitté (1643), sera le premier à célébrer en 1672 en sa communauté et avec la permission de l’évêque de Rennes une fête en l’honneur du Cœur de Jésus. Ce sera la première fête liturgique en l’honneur du Cœur Jésus. Ce culte trouvera de nouvelles impulsions dans les apparitions de Paray-le-Monial entre 1673 et 1675 à Marguerite Marie Alacoque (22 juillet 1647- 17 octobre 1690) de l’ordre des sœurs visitandines. Il est utile de noter que chaque tentative faite pour l’introduction de la « nouvelle » dévotion dans la liturgie rencontrera dans le temps de grandes résistances surtout sur le plan théologique. Ces résistances perdureront dans les siècles à suivre.

La première reconnaissance officielle de la dévotion au Sacré Cœur  à Rome sera opérée par le pape Clément XIII qui concèdera en 1765 la fête du Cœur de Jésus aux évêques polonais et à l’archiconfraternité romaine du saint Cœur. Le Pape Pie IX introduira la fête du sacré Cœur en 1856 dans le calendrier de l’Eglise latine en la fixant au troisième vendredi après la Pentecôte. Le pape Léon XIII à travers le décret du 28 juin 1889 élèvera la fête au rite de « première classe » et dans l’encyclique  Annum sacrum du 25 mai 1899, ordonnera que le genre humain soit consacré au sacré Cœur de Jésus. Dans son encyclique Miserentissimus Redemptor du 8 mai 1928, le pape Pie XI quant à lui élèvera la fête au grade de « double de première classe avec octave » et ordonnera que l’on récite en cette fête dans toute l’Eglise l’acte de réparation au Cœur de Jésus. Le même souverain pontife  en outre par sa promulgation du formulaire Cogitationes (appelé ainsi à cause des premières paroles de l’antienne d’ouverture) donnera un contenu nouveau aux textes liturgiques de cette fête. Plusieurs formulaires de messe se seront succédé dans la brève histoire de la fête du sacré Cœur. Ceci démontre la fluctuation doctrinale qui accompagnera cette fête.

Le cœur du Christ

Dans les Ecritures

A la lumière de l’Ecriture, l’expression « Cœur de Jésus » Désignera le mystère même du Christ, la totalité de son être, la personne considérée dans son plus intime et essentiel noyau : Fils de Dieu, sagesse incréé, charité infinie, principe du salut et sanctification pour l’humanité entière. Le Cœur du Christ sera le Christ, Verbe incarné et sauveur intrinsèquement tendu, dans l’Esprit Saint, avec un amour humano-divin infini, vers le Père et vers les hommes ses frères[1].

Dans l’Euchologie[2]

L’euchologie mineure de l’actuel Missel reproduira en partie les textes du formulaire Cogitationes du pape Pie XI. Ce qui sera remarquable consistera en la présence d’une nouvelle collecte alternative et du texte de la prière après la communion refaite. Il y sera question de réparation et d’expiation des péchés, des concepts qui proviennent de l’ambiance de dévotion qui verra émerger cette solennité du Cœur de Jésus. La nouvelle collecte quant à elle indiquera comme objet de la célébration les grandes œuvres d’amour du Fils pour les humains. Le texte euchologique qui semble sans doute le plus valide sera la nouvelle préface qui se distingue par une particulière inspiration scripturaire et patristique. Il y sera question de la proclamation du mystère du salut considéré dans sa dimension christologique, ecclésiologique et sacramentelle : « dans son immense amour, quand il fut élevé sur la croix, il s’est offert lui-même pour nous ; de son côté transpercé, laissant jaillir le sang et l’eau, il fit naître les sacrements de l’Eglise, pour que tous les hommes, attirés vers son cœur viennent puiser la joie aux sources du salut[3] ».

Le thème prédominant des lectures dans le lectionnaire de la messe sera: l’amour révélé et donné en Jésus Christ. Le Cycle liturgique de l’année B dans laquelle nous sommes (Os 11,1.3-4.8-9 ; Eph 3,8-12.14-19 ; Jn 19, 31-37) le rappelleront particulièrement. Les lectures de l’année A (Dt 7, 6-11 ; 1Jn4, 7-16 ; Mt 11,25-30) évoqueront l’expérience de l’élection gratuite manifestée en Jésus Christ et dont Dieu sera l’origine. Quant aux textes de l’année C enfin (Ex 34,11-16 ; Rm 5,5-11 ; Lc 15,3-7), ils développeront le thème de la sollicitude miséricordieuse de Dieu qui culminera pleinement en Jésus Christ Bon Pasteur à la recherche de la brebis perdue.

En sommes nous retiendrons que les formes de dévotion au Cœur du Christ sont nombreuses. Certaines seront explicitement approuvées et recommandées par le saint siège à l’instar de la consécration au Cœur de Jésus, l’acte de réparation, les litanies du Cœur De Jésus et la pratique des neuf premiers vendredi du mois.

Bonne fête à tous et à chacun !!!!!!



[1] Directoire sur la piété populaire et liturgie, n°166.

[2] Selon le Dictionnaire Encyclopédique de la Liturgie (DEL) il s’agit d’un terme grec composé de euch : prière et logia : science. Dans un premier sens, l’Euchologie est la science qui étudie les prières, en particulier les prières liturgiques, et les lois qui régissent leur formulation. Dans un deuxième sens plus large, le mot désigne l’ensemble des prières contenues dans un formulaire ou un livre liturgique. Dans le cadre de notre étude, nous utilisons le deuxième sens du terme. (Cf. Saturnin Anani LAWSON, Carême, Paulines, note 8, p. 21.)

[3] Missel Romain, Préface en la fête du Sacré Cœur.

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 08:33

GEDC0444

 

Du Vendredi 25 au soir au Samedi 26 Février s’est tenu au théologat eudiste de Yopougon, la recollection des séminaristes eudistes pour ce temps de carême 2012. Elle a été prêchée par le P. Ernest KOUADIO, formateur dans ledit théologat et a eu pour thème : « carême, imitation de la responsabilité de Jésus Christ » avec pour texte d’appui 2Co5,17.

 

Durant son exposé, le prédicateur s’est d’abord intéressé à la notion de choix décisif. Puis, il a invité ses auditeurs à assumer jusqu’au bout leur choix ce, et enfin, dans la persévérance à l’image de Jésus qui s’est résolu à prendre le chemin de Dieu malgré tous les a priori.

Dans son développement, le P. Ernest KOUADIO a présenté, pour l’essentiel, le choix pour Dieu comme le choix de toute activité capable de refléter sa présence. Aussi a t-il invité les étudiants à aller avec courage, comme Jésus, au désert pour faire la vérité sur soi-même par le vécu de la confiance totale en Dieu. Il a par ailleurs invité à la responsabilité déclinant celle-ci en plusieurs aspects. D’abord, la responsabilité comme un engagement pour les autres et une vie dans l’obéissance à Dieu. Il s’agit alors d’une attitude qui engage la créature à la fois comme innocent et comme pécheur ; responsabilité d’une confiance en Dieu qui est acceptation qu’il conduise la vie. Cette confiance en Dieu ayant son corolaire dans la confiance les uns envers des autres par un lien de causalité : confiance en Dieu, confiance en l’homme.

Le prédicateur a ensuite abordé la responsabilité dans la foi comme cette adhésion, la croyance et réponse à Dieu, acte de l’homme vers Dieu. La foi comme choix de Dieu apparaît dès lors comme étant le premier acte de responsabilité. Aussi, toujours selon P. Ernest KOUADIO, le prêtre est appelé non seulement à être responsable de la paternité de Dieu sur terre mais aussi à être responsable de la gloire de Dieu. Le prêtre est en effet appelé à rendre visible l’image de celui qui est invisible.

Un autre type de responsabilité a été évoqué. Celui envers la Parole. En effet, selon l’orateur, le prêtre doit avoir le courage de dire la Parole dans sa forme intacte. Il s’agit de prononcer la Parole qui ramène les hommes et les femmes à Dieu.

De plus, le prêtre a cette responsabilité de manifester le Christ c’est-à-dire d’être la preuve que Jésus est vivant en étant des hommes d’espérance.

Enfin, la responsabilité d’avoir une activité positive et d’être attentionné constituent les derniers volets de responsabilité qu’a soulignée le prédicateur. En effet se fondant sur le texte du bon samaritain en Lc10, il a indiqué que le prêtre devait se laissé solliciter par son milieu.

 

C’est enfin dans une ambiance de recueillement et de méditation que s’est déroulé cette récollection qui a permis aux étudiants de marquer une pause dans leurs activités pastorales pour aller à la source de leur cheminement vocationnel.

 

 

                                                                     

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 22:33

saint Jean eudesCompte rendu de la journée diocésaine de la vie consacrée dans le diocèse de Yopougon

 

La journée mondiale de la vie consacrée décrétée pour le 02 Février en la fête de la Présentation de l’Enfant Jésus au Temple de Jérusalem par le Bienheureux Jean Paul II  en 1997 le pape Benoît XVI invitait les consacrés à se mobiliser davantage, au cours de cette année de la foi, en approfondissant l’esprit de leur consécration. Dans cette perspective, les consacrés des diverses congrégations du Diocèse de Yopougon

Suite à la journée mondiale des vocations décrétée par le Bienheureux Jean Paul II en 1997 en la fête de la présentation du Seigneur au Temple de Jérusalem (le 02 Février), le diocèse de Yopougon a organisé en son territoire précisément en la paroisse Notre Dame de Beccesi, la journée diocésaine de la vie consacrée. Celle-ci a vu la participation des congrégations religieuses présentes sur le plateau de Yopougon. La nôtre était représentée par deux séminaristes à savoir fabien KADJO et Marcus SABA, Théo 1.

Subséquemment, partis de la paroisse Saint Sauveur Miséricordieux, lieu de départ, à 07h08min, c’est finalement aux environs de 09h20min que nos délégués sont arrivés sur le site de la rencontre. La journée a été essentiellement marquée par une grande célébration eucharistique présidée par le P. Pacula, palotin, curé de la paroisse Saint Sauveur Miséricordieux et vicaire épiscopal chargé de la vie consacrée dans ledit diocèse. Celui-ci a au cours de ses différentes interventions lors de la célébration a rappelé la place qu’occupe la vie consacrée au sein de l’Eglise. Par ailleurs, l’homélie prononcée par le P. Hilaire canoniste, enseignant au Grand Séminaire d’Anyama fut l’occasion d’inciter les enfants et les jeunes présents à cette célébration à envisager la vie consacrée comme une vocation et un service au cœur de l’Eglise. Ainsi, s’appesantissant essentiellement sur l’exhortation apostolique post synodale sur l’Afrique du pape Benoît XVI, Africae mnus (l’engagement pour l’Afrique), le P. Hilaire a invité les laïcs, religieux et prêtres à s’engager résolument pour une vraie justice et réconciliation en Afrique, chacun dans la spécificité de son état de vie.

Débutée à 10, c’est aux alentours de 13h que la messe s’est achevée. Les fidèles présents ont pu en outre visités les stands établis par les congrégations présentes. C’est un déjeuné fraternel qui a clôturé cette activité déroulée dans une ambiance de chaleur fraternelle. Ainsi, religieux et religieuses, prêtres, séminaristes, aspirants(es) et laïcs présents, tous ont réciproquement échangé sur leurs diverses expériences s’enrichissant mutuellement du fait même.

La prière finale clôturant cette activité eut lieu 16h et c’est à 17h que nos délégués se sont retrouvés en communauté échangeant avec les leurs de cette ambiance festive.

Puisse la Seigneur bénir la vie consacrée et permettre à tous ceux qui s’y engagent d’être de véritables ferments pour l’évangile.

Que le Seigneur soutienne les consacrées éprouvées par la maladie et les dures épreuves !

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 10:51

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Depuis le Lundi 06 Février 2012 ont repris au CFMA (Centre de Formation missionnaire d’Abidjan) -Institut de théologie dans lequel sont inscrits les étudiants eudistes- les cours pour amorcer le dernier tournant de l’année, le second semestre.

Celui-ci sera l’occasion tantôt de découvrir de nouvelles matières théologiques tantôt de poursuivre ceux entamé au cours du premier semestre.

 

Ainsi, les étudiants de la première année poursuivront l’histoire de l’Eglise par l’étude du moyen âge après avoir antérieurement abordé l’antiquité chrétienne. Ils se familiariseront en outre à certaines disciplines comme le droit canonique, la théologie morale, la théologie fondamentale avec les traités sur la création et le péché et la théologie du dialogue interreligieux.

Ensuite, celui de la deuxième année poursuivra également l’histoire de l’Eglise en passant du cours sur  la Reforme au premier semestre à celui de l’histoire moderne durant ce semestre. La suite des enseignements sur les sacrements constituera également son lot d’activité intellectuelle ainsi que ceux sur la Morale sociale et les religions traditionnelles africaines et le droit canonique

Enfin ceux de la troisième année clôtureront leur cycle de formation avec des cours sur l’homilétique, la morale familiale, un traité sur l’eschatologie et les restants de cours en exégèse biblique.

 

Notons en outre l’organisation de séminaires et cours optionnels tout au long de ce semestre. Ceux-ci porteront sur « l’action sociale », « la gestion des conflits », « l’Eglise en Afrique » et « l’Eschatologie, prophète et histoire » en ce qui concerne les cours et sur « la psychologie de l’expérience religieuse » et « l’Eglise et la question féministe » pour les séminaires.

Les étudiants de la première et deuxième année devront valider l’un des cours et séminaire de leur choix.

 

Enfin, une session sur la gestion financière sera destinée aux étudiants en vue de leur fournir des outils pouvant les aider à mettre en route et gérer concrètement la comptabilité d’une « entité ». Nous ne serions toutefois terminer nos propos sans signaler l’organisation du colloque organisé conjointement par l’ITCJ (Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus) et le CFMA sur le thème « Quelle Eglise pour une Afrique d’Espérance ? » les 23 et 24 Février 2012 ainsi que les journées théologiques du CFMA qui auront lieu du 18 au 25 Mars 2012.

 

Nous ne pouvons que vous souhaiter bonne lecture et à bientôt ! Restez scotché à notre site pour la suite des informations.

Dieu vous bénisse !

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 22:38

Monsieur le Président de la République,
Messieurs les Cardinaux,
Monsieur le Président de la Conférence Épiscopale du Bénin, Autorités civiles, ecclésiales et religieuses présentes,
Chers amis,

 

Je vous remercie, Monsieur le Président, pour vos chaleureuses paroles d’accueil. Vous savez l’affection que je porte à votre continent et à votre pays. Je désirais revenir en Afrique, et une triple motivation m’a été fournie pour réaliser ce voyage apostolique. Il y a tout d’abord, Monsieur le Président, votre aimable invitation à visiter votre pays. Votre initiative est allée de pair avec celle de la Conférence épiscopale du Bénin. Elles sont heureuses, car elles se situent dans l’année où le Bénin célèbre le 40ème anniversaire de l’établissement de ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège, ainsi que le 150ème anniversaire de son évangélisation. Étant parmi vous, j’aurai l’occasion de faire d’innombrables rencontres. Je m’en réjouis. Elles seront toutes différentes et elles culmineront dans l’Eucharistie que je célébrerai avant mon départ. Se réalise également mon désir de remettre sur le sol africain l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus. Ses réflexions guideront l’action pastorale de nombreuses communautés chrétiennes durant les prochaines années. Ce document pourra y germer, y grandir et y porter du fruit « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », comme le dit Jésus-Christ (Mt 13, 23).

 

Enfin, il existe une troisième raison qui est plus personnelle ou plus sentimentale. J’ai toujours tenu en haute estime un fils de ce pays, le Cardinal Bernardin Gantin. Durant d’innombrables années, nous avons tous les deux oeuvré, chacun selon ses compétences propres, au service de la même Vigne. Nous avons aidé au mieux mon prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II, à exercer son ministère pétrinien. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer bien des fois, de discuter profondément et de prier ensemble. Le Cardinal Gantin s’était gagné le respect et l’affection de beaucoup. Il m’a donc semblé juste de venir dans son pays natal pour prier sur sa tombe et pour remercier le Bénin d’avoir donné à l’Église ce fils éminent.

 

Le Bénin est une terre d’anciennes et de nobles traditions. Son histoire est prestigieuse. Je voudrais profiter de cette occasion pour saluer les Chefs traditionnels. Leur contribution est importante pour construire le futur de ce pays. Je désire les encourager à contribuer par leur sagesse et leur intelligence des coutumes, au délicat passage qui s’opère actuellement entre la tradition et la modernité. La modernité ne doit pas faire peur, mais elle ne peut se construire sur l’oubli du passé. Elle doit être accompagnée avec prudence pour le bien de tous en évitant les écueils qui existent sur le continent africain et ailleurs, par exemple la soumission inconditionnelle aux lois du marché ou de la finance, le nationalisme ou le tribalisme exacerbé et stérile qui peuvent devenir meurtriers, la politisation extrême des tensions interreligieuses au détriment du bien commun, ou enfin l’effritement des valeurs humaines, culturelles, éthiques et religieuses. Le passage à la modernité doit être guidé par des critères sûrs qui se basent sur des vertus reconnues, celles qu’énumère votre devise nationale, mais également celles qui s’ancrent dans la dignité de la personne, la grandeur de la famille et le respect de la vie. Toutes ces valeurs sont en vue du bien commun qui seul doit primer, et qui seul doit constituer la préoccupation majeure de tout responsable. Dieu fait confiance à l’homme et il désire son bien. C’est à nous de Lui répondre avec honnêteté et justice à la hauteur de sa confiance. L’Église, pour sa part, apporte sa contribution spécifique. Par sa présence, sa prière et ses différentes oeuvres de miséricorde, spécialement dans le domaine éducatif et sanitaire, elle souhaite donner ce qu’elle a de meilleur. Elle veut se montrer proche de celui qui est dans le besoin, de celui qui cherche Dieu. Elle désire faire comprendre que Dieu n’est pas inexistant ou inutile comme on cherche à le faire croire, mais qu’Il est l’ami de l’homme. C’est dans cet esprit d’amitié et de fraternité que je viens dans votre pays, Monsieur le Président.

(en fon) ACe MAWU TON NI KON DO BENIN TO O BI JI (Que Dieu bénisse le Bénin !)

 

Publié le 18 novembre 2011.

Sources:http://www.diocese-cotonou.org/Discours-du-Saint-Pere-a-l.html

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