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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 19:40

Monsieur le Président de la République,
Messieurs les Cardinaux,
Monsieur le Président de la Conférence Épiscopale du Bénin, Autorités civiles, ecclésiales et religieuses présentes,
Chers amis,

 

Je vous remercie, Monsieur le Président, pour vos chaleureuses paroles d'accueil. Vous savez l'affection que je porte à votre continent et à votre pays. Je désirais revenir en Afrique, et une triple motivation m'a été fournie pour réaliser ce voyage apostolique. Il y a tout d'abord, Monsieur le Président, votre aimable invitation à visiter votre pays. Votre initiative est allée de pair avec celle de la Conférence épiscopale du Bénin. Elles sont heureuses, car elles se situent dans l'année où le Bénin célèbre le 40ème anniversaire de l'établissement de ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège, ainsi que le 150ème anniversaire de son évangélisation. Étant parmi vous, j'aurai l'occasion de faire d'innombrables rencontres. Je m'en réjouis. Elles seront toutes différentes et elles culmineront dans l'Eucharistie que je célébrerai avant mon départ. Se réalise également mon désir de remettre sur le sol africain l'Exhortation apostolique post-synodale Africae munus. Ses réflexions guideront l'action pastorale de nombreuses communautés chrétiennes durant les prochaines années. Ce document pourra y germer, y grandir et y porter du fruit « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », comme le dit Jésus-Christ (Mt 13, 23).

 

Enfin, il existe une troisième raison qui est plus personnelle ou plus sentimentale. J'ai toujours tenu en haute estime un fils de ce pays, le Cardinal Bernardin Gantin. Durant d'innombrables années, nous avons tous les deux oeuvré, chacun selon ses compétences propres, au service de la même Vigne. Nous avons aidé au mieux mon prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II, à exercer son ministère pétrinien. Nous avons eu l'occasion de nous rencontrer bien des fois, de discuter profondément et de prier ensemble. Le Cardinal Gantin s'était gagné le respect et l'affection de beaucoup. Il m'a donc semblé juste de venir dans son pays natal pour prier sur sa tombe et pour remercier le Bénin d'avoir donné à l'Église ce fils éminent.

 

Le Bénin est une terre d'anciennes et de nobles traditions. Son histoire est prestigieuse. Je voudrais profiter de cette occasion pour saluer les Chefs traditionnels. Leur contribution est importante pour construire le futur de ce pays. Je désire les encourager à contribuer par leur sagesse et leur intelligence des coutumes, au délicat passage qui s'opère actuellement entre la tradition et la modernité. La modernité ne doit pas faire peur, mais elle ne peut se construire sur l'oubli du passé. Elle doit être accompagnée avec prudence pour le bien de tous en évitant les écueils qui existent sur le continent africain et ailleurs, par exemple la soumission inconditionnelle aux lois du marché ou de la finance, le nationalisme ou le tribalisme exacerbé et stérile qui peuvent devenir meurtriers, la politisation extrême des tensions interreligieuses au détriment du bien commun, ou enfin l'effritement des valeurs humaines, culturelles, éthiques et religieuses. Le passage à la modernité doit être guidé par des critères sûrs qui se basent sur des vertus reconnues, celles qu'énumère votre devise nationale, mais également celles qui s'ancrent dans la dignité de la personne, la grandeur de la famille et le respect de la vie. Toutes ces valeurs sont en vue du bien commun qui seul doit primer, et qui seul doit constituer la préoccupation majeure de tout responsable. Dieu fait confiance à l'homme et il désire son bien. C'est à nous de Lui répondre avec honnêteté et justice à la hauteur de sa confiance. L'Église, pour sa part, apporte sa contribution spécifique. Par sa présence, sa prière et ses différentes oeuvres de miséricorde, spécialement dans le domaine éducatif et sanitaire, elle souhaite donner ce qu'elle a de meilleur. Elle veut se montrer proche de celui qui est dans le besoin, de celui qui cherche Dieu. Elle désire faire comprendre que Dieu n'est pas inexistant ou inutile comme on cherche à le faire croire, mais qu'Il est l'ami de l'homme. C'est dans cet esprit d'amitié et de fraternité que je viens dans votre pays, Monsieur le Président.

 

(en fon) ACe MAWU TON NI KON DO BENIN TO O BI JI (Que Dieu bénisse le Bénin !)

 

Sources: http://www.diocese-cotonou.org/Discours-du-Saint-Pere-a-l.html

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 23:50

LE JEUDI 06 AOUT, UN JOUR MEMORABLE DE LA NOUVELLE ANNEE ACADEMIQUE 2011-2012

 

GEDC0444.JPG

Le jeudi 12 dernier fut pour la communauté du théologat des pères eudistes d’Afrique ‘’le jour que le Seigneur a fait’’. En effet, ce jour, non seulement a connu l’installation officielle du Père Supérieur du théologat mais aussi a vu la collation des ministères institués.

 

C’était sous le regard priant et affectueux des fidèles chrétiens de Yopougon venus entourer la communauté de leur sympathie et de leur affection. Il sonnait dix huit heures trente lorsque la procession s’ébranla de la sacristie vers la chapelle de la communauté pour la célébration solennelle prévue pour cette heureuse occasion. On pouvait y compter les douze étudiants eudistes du théologat en fil selon leur ministère puis les pères formateurs du théologat, le père Louis, vicaire à la paroisse voisine, Saint Mathias, et enfin le Père Bernard CANTIN, Supérieur vice-provincial des Eudistes d’Afrique.

 

Après la salutation d’entrée adressée au peuple de Dieu en liesse et la nouvelle donnée par le Père Ernest N’GUESSAN KOUADJO, formateur, le Père provincial, comme prévu au rituel a procédé à l’installation officiel le du Supérieur du Théologat, le Père Saturnin Anani LAWSON, le confirmant ainsi dans les fonctions qu’il exerce depuis un an. Ce fut après la lecture le rappel des dispositions constitutionnelle de Congrégation en la matière, une lecture assurée par le Père Bonaventure GROTHE, formateur et économe de la Communauté. La communauté toute entière, qui a suivi la cérémonie dans la prière et le recueillement, rendit grâce au Seigneur pour sa présence agissante en son sein et pour la merveille - l’installation du supérieur - puis la cérémonie poursuivit son cours.

 

Avant la liturgie de la Parole et sur invitation du Père Supérieur, sept étudiants eudistes furent appelés et présentés au père provincial pour la collation du lectorat. Il s’agit essentiellement Spérauld AGOSSOU, Marcus SABA, Bernard ASSEDI, Christian ADEA, Fabien KADJO et Daniel NIPAPE, tous, candidats fraîchement revenus du temps spécial de spiritualité eudiste au Bénin et inscrits, cette année, en première année de théologie au centre de Formation Missionnaire d’Abidjan. Mahoussi Sèmido ADOKO, précédemment en première année de théologie, admis comme candidat officiel au sacerdoce en novembre dernier et inscrit cette année en deuxième année a reçu comme les autres la collation du lectorat en présence du peuple de Dieu en liesse. GEDC0453

 

Ce n’est qu’après l’homélie, sur prévision du cérémonial, et après l’appel du Supérieur du théologat que le provincial recevra cinq autres étudiants, candidats à l’acolytat pour leur collation. C’est ainsi que Rodrigue BOAFO, Serge TIEKI, Roland TOCHENALI, Eric KOYET et Gratien da SILVEIRA ont été institués acolytes par les soins et sous le regard bienveillant de l’équipe de formation présente au complet.

 

A la fin de la cérémonie, le père Saturnin Anani LAWSON, supérieur du théologat remerciera le provincial pour sa sollicitude paternelle puis ses collaborateurs pour leur présence et leur collaboration. Il fera aussi un clin d’œil aux associés eudistes dont il a loué le soutien indéfectible et la collaboration à la mission de l’Eglise. Il s’adressera enfin aux fidèles de la communauté de prière du théologat venus nombreux rendre grâce avec nous, saluant leur présence et les remerciant pour leur soutien. Un petit rafraîchissement couronna l’événement puis nos hôtes s’en allèrent chez eux, laissant place à la poursuite des activités de la communauté.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 20:04

Ce vendredi 7 octobre 2011, à 09h30, à la maison vice-provinciale, Abatta, Côte d’Ivoire, le dépouillement du 2e tour de votation pour l’élection de quatre (4) conseillers vice-provinciaux a eu lieu à la maison vice-provinciale en présence du P. Bernard CANTIN, vice-provincial, des PP. Hervé YODÉ et Patrice ADJÉRAN, scrutateurs, Moïse BONI, secrétaire.

 

Le dépouillement donne le résultat suivant :

 

Nombre de bulletins reçus               :           33

Nombre de bulletins valides            :           33

Nombre de votes exprimés              :           132     

Majorité absolue                              :           17

 

 

RÉSULTAT DE LA VOTATION 


LATH, Séverin                     21

KOUASSI, Maxime             19

GROTHE, Bonaventure     15

LATH, Marcel                      14

SAMS, Francis                       10

AGBOWAÏ, Franck              09

GBEGNON, Aurélien           08

YODE, Hervé                                    07

HOUEZO, Jean-Marie           06

N’GOUAN, Honoré              04

DIRINGBIN, Basile             03

MEDJI, Roger                                   03

AFOUTOU, Anselme                       03

POLAYE, Richard                03

BEDJRA, Edoh                     02

ZOGBLADAN, Paul            02

MUKWASA, Simon             01

KOUAO, Charles Yapi         01

KOUADJO, Ernest               01


 

Au nom de tous les incorporés et en mon nom personnel, je félicite les PP. Séverin LATH, Maxime KOUASSI, Bonaventure GROTHE et Marcel LATH qui ont été élus par leurs confrères et qui ont généreusement accepté de rendre ce service à la vice-province.

Également, en votre nom et en mon nom, je remercie les PP. Marcel LATH. Franck AGBOWAÏ, Séverin LATH et Bonaventure GROTHE qui formaient le conseil vice-provincial précédent et qui ont consacré beaucoup de leur temps pour la vice-province.

Après consultation des conseillers élus, on devrait tenir un premier conseil vice-provincial dans les premiers jours de décembre. Parmi les sujets importants, il y aura l’animation de la vice-province dans la foulée de la 2e assemblée vice-provinciale dont vous avez reçu les Actes informatisés, la préparation immédiate de la 65e assemblée générale qui se tiendra en fin de décembre en Colombie et à laquelle participeront les PP. Honoré Kouassi N’GOUAN, Maxime KOUASSI et moi-même, l’acceptation du budget 2012 dans le contexte de la crise économique qui sévit dans le monde et chez nous.

Vous trouverez en annexe une nouvelle version du calendrier. Je m’excuse des nouveaux changements mais les situations imprévues et inconnues viennent bouleversées constamment l’agenda.

La plupart des diocèses ont lancé ou lanceront dans les prochains jours la nouvelle année pastorale. Je vous souhaite une très bonne année. Au plaisir de vous visiter bientôt.

Que la Vierge Marie et son Divin Fils nous bénissent et nous gardent !

Bernard Cantin, c.j.m.

Supérieur vice-provincial

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 09:42

UNE NOUVELLE ANNÉE AU THÉOLOGAT SAINT JEAN EUDES DE YOPOUGON

 

Il y a seulement quelques semaines, le théologat des pères eudistes mettait un terme provisoire à ses activités, donnant ainsi aux étudiants l’occasion de changer d’activités et même de milieu pour se refaire quelque peu avant la reprise des cours au Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan. Le temps passant si vite, les voici, en fin de vacances, revenus pour la suite de leur cheminement à la suite du Christ, à l’école de Saint Jean Eudes. Et comme il est de coutume dans toutes les congrégations et instituts de vie consacrée, ils ont connu les rites initiaux de préparation et de lancement de leur année communautaire, académique et pastorale grâce au concours de leurs aînés, les pères eudistes invités pour différentes circonstances. Les candidats eudistes sont donc lancés pour une année qui s’annonce pleine de promesses.

 

La rentrée des étudiants eudistes attendus pour le cycle de théologie au centre de Formation Missionnaire d’Abidjan avec pour maison de formation le théologat Saint Jean Eudes de yopougon était fixée au mardi 20 septembre 2011. C’est donc à cette date que les pieds des séminaristes eudistes, précédemment en famille pour les Ivoiriens et en famille d’accueil pour les Togolais et béninois, ont foulé le sol du théologat Saint Jean Eudes de Yopougon.

Douze candidats étaient attendus : six anciens revenant des vacances et stages pour la suite de leur cycle de théologie et six autres en provenance d’Atrokpocodji (Bénin) où ils ont passé le temps spécial de spiritualité eudiste. Ils furent accueillis par le P. Bonaventure GROTHE, économe de la communauté de formation assumant l’intérim du Supérieur absent. Ce furent de très joyeuses retrouvailles manifestées dans les chaudes poignées de mains et de très chaleureuses accolades pour marquer la fraternité et la cordialité qui caractérisent leur vivre-ensemble. Les étudiants regagnèrent alors le bâtiment repeint dont les installations ont été partiellement renouvelées pendant les vacances pour leur assurer, dès la rentrée, un séjour plus agréable. Après quelque temps d’installation, ils furent assujettis aux traditionnels travaux manuels qui ont consisté, pour la circonstance, à la mise au propre des salles communautaires. A 20 heures de ce même jour, ils entrèrent en retraite de début d’année avec toute la rigueur que cela appelle. Le thème qui leur a été proposé par l’équipe de formation est le même que celui de l’année dernière : « Duc in altum », « avance au large et jetez le filet ». Il a été développé par le P. Paul Koffi ZOGBLADAN de la Congrégation de Jésus et Marie, psychologue de par sa formation profane, actuellement formateur au Séminaire propédeutique Jean Paul II à M’Pouto.

 

En focalisant ses réflexions sur la figure de Pierre dans ce scénario, le prédicateur a exploré avec les candidats eudistes quelques résistances à leur volonté de marcher à la suite du Christ avant d’asseoir dans la conscience de tous la nécessité d’apprendre à marcher avec le Christ dans la confiance et l’abandon sans se fier à ses propres forces ni compter sur les hommes. En conséquence, dira le Père ZOGBLADAN, la seule chose qui rende possible et sécurise toute marche à la suite du Christ, réside dans la confiance et l’abandon à Jésus, le seul maître qui appelle à le suivre, pour se laisser guider et conduire par lui. Ceci suppose, au préalable, une certaine intimité avec la Christ, manifestée dans l’oraison. Ce n’est donc que dans ces conditions que l’on peut connaître une marche joyeuse à la suite du Christ. L’expérience des apôtres est d’autant plus édifiante que, sur simple obéissance à la parole du Christ, « avance au large et jetez le filet », les apôtres firent une pêche miraculeuse. Le père insistera plus tard sur la dimension communautaire de notre cheminement à la suite du Christ en prenant pour référence l’action commune des apôtres dans cette pêche miraculeuse. Le vivre-ensemble eudiste est donc un héritage biblique que les eudistes se sont appropriés pour vivre l’unité de cœur et la solidarité, conditions sine qua non pour toute mission du Christ. Le prédicateur sut articuler ses ressources intellectuelles de psychologue avéré avec sa culture théologique pour offrir à ses jeunes frères de très beaux, riches et simples enseignements. C’est sur une note de grande satisfaction que les étudiants eudistes du théologat ont bu à long trait à la source du savoir du P. Paul et sont sortis de ladite retraite avec de nouvelles résolutions susceptibles de les mobiliser à nouveau vers l’objectif, le Christ, et la volonté ferme de se repositionner sur la route qui mène à lui.

 

Au terme de la retraite, il y eut, toujours au théologat la messe inaugurale de l’année communautaire. Ce fut à nouveau la grâce puisque la célébration a été présidée par le P. Sylva GOTTO COMPAGNY de la Congrégation de Jésus et Marie actuellement aux études en Écritures saintes à Rome, ancien formateur, maintenu par sa convalescence à Abidjan encore pour quelques jours, des suites d’un paludisme chronique. Dans son homélie, le P. GOTTO a arpenté avec les étudiants, devant les fidèles chrétiens de Yopougon venus nombreux les soutenir et communier à leurs prières, les valeurs que postule tout engagement à aller au large. Il insistera sur les trois phares que sont la responsabilité, l’humilité et la vérité, lesquels pourraient éclairer le chemin de tous ceux qui, répondant à l’appel du Christ, ont accepté d’avancer en eaux profondes pour leur propre réalisation, leur accomplissement.

 

Dès le lendemain, lundi 26 septembre, le cap fut mis sur le Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan (CFMA) pour la messe de rentrée qui a rassemblé les étudiants de différentes congrégations anciens comme nouveaux, la direction et son personnel, les membres du corps professoral, les supérieurs des maisons de formation ainsi que de nombreux prêtres et religieuses venus prier et placer la nouvelle année académique sous la protection divine. Les activités pédagogiques ont démarré pour des sessions de rentrée pour les différentes classes. Vivement que l’année soit belle et pleine de succès pour chacun et pour tous.

 

Omer Gratien da SILVEIRA, Candidat

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 20:54

CONGRÉGATION DE JÉSUS ET MARIE VICE-PROVINCE D’AFRIQUE VPA- 2011-12

 

« La divine volonté soit notre conduite en toute chose » Le jeudi 15 septembre 2011 Aux incorporés, candidats et associés de la vice-province d’Afrique, Grâce et Paix Avant de vous donner le résultat du 1er tour de votation pour l’élection de quatre (4) conseillers vice-provinciaux et le déclenchement du 2e tour, je voudrais vous donner quelques informations qui n’étaient pas disponibles lors de la publication de la circulaire 2011-10 sur les nominations en juillet dernier.

 

NOMINATIONS

 

Le P. Barthélemy GANSAORÉ a terminé son service au diocèse d’Évry Corbeil-Essonnes et est de retour sur le continent depuis la fin d’août. Avec ma permission, il est au service de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso.

 

Le P. Mesmin KOUKPONOU a aussi terminé son service au Collège de Versailles dans le cadre de la collaboration interprovinciale. Mesmin a obtenu l’autorisation du P. Jean CAMUS, supérieur général, pour entreprendre le processus d’excardination de la Congrégation pour l’incardination au diocèse d’Évry Corbeil-Essonnes avec l’accord de Mgr Michel Dubost, évêque de ce diocèse. Je remercie Mesmin pour les années passées dans la Congrégation et pour le travail pastoral accompli. Je lui souhaite bonheur, paix et joie dans sa nouvelle orientation et dans son nouveau ministère.

 

Le P. Jules AMAGNON a terminé les trois années d’autorisation de vivre en dehors de la Congrégation qu’il avait obtenues du supérieur général. Il revient donc dans la Congrégation. Je verrai avec lui dans les prochains jours pour son affectation. Je souhaite la bienvenue à Jules.

Le P. Raphaël Drabo a obtenu du Père Général de prolonger l’autorisation de vivre en dehors de la Congrégation jusqu’au 31 décembre 2011.

Césaire Kouamé YAO, candidat qui devait aller en stage, a pris la décision de se retirer de la formation. Je souhaite à Césaire paix, bonheur et joie dans sa nouvelle orientation.

 

Bernard Cantin, c.j.m. Vice-provincial

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 22:01

LES EUDISTES

VICE-PROVINCE D’AFRIQUE

 

Jean Eudes 2

Le Vice-provincial

 

Communiqué : 2011-09

 

Le lundi 15 août 2011.

 

Aux incorporés, candidats et associés,

 

Dans quelques jours nous célébrerons la Saint Jean Eudes (19 août), je nous souhaite une très belle célébration. Que notre Père Jean Eudes nous accompagne afin que nous puissions nous mettre généreusement au service de l’évangélisation et de la formation sur le continent africain.

Le 10 août dernier, le Seigneur a rappelé à lui le P. Robert THIBODEAU, confrère de la province d’Amérique du Nord. Le P. Thibodeau est né le 20 octobre 1926, fut incorporé à la Congrégation le 8 septembre 1949 et ordonné prêtre le 2 mars 1952. Dans la Congrégation, à la mort de l’un de ses membres, les prêtres célèbrent deux messes pour le défunt, et ceux qui ne sont pas prêtres participent à l’Eucharistie à la même intention (Cst et RP 46).

Je vous invite à porter dans vos prières nos jeunes confrères (Roger KANGA, Rodrigue AZANMASSO et Paul ZOGBLADAN) qui participent pour la première fois aux journées  mondiales de la jeunesse en France et à Madrid.

Je suis à quelques jours de mon départ du Canada car j’arriverai à Abidjan le jeudi 18 août. Au plaisir de nous revoir bientôt.   

Que la Vierge Marie et son Divin Fils nous bénissent !

 

Bernard Cantin, c.j.m.

Vice-provincial

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 02:11

LES 57 PROPOSITIONS FINALES
synodus episcoporum
II COETUS SPECIALIS PRO AFRICA
L’Église en Afrique au service
de la réconciliation, de la justice et de la paix.
« Vous êtes le sel de la terre ...
Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13.14)

 

ELENCHUS FINALIS

 

PROPOSITIONUM
Par bienveillante décision du Saint-Père Benoît XVI, la Secrétairerie générale du Synode des
Évêques est autorisée à publier la version non officielle des Propositions de la II Assemblée
Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques sur le thème L’Église en Afrique au service
de la réconciliation, de la justice et de la paix. “Vous êtes le sel de la terre ... Vous êtes la
lumière du monde” (Mt 5, 13.14).
Nous publions, ci-dessous, cette version provisoire, officieuse et non officielle en français.

 

INTRODUCTIO

 

Propositio 1

 

Documentation présentée au Souverain Pontife
Les Pères du Synode soumettent à la considération du Souverain Pontife la documentation
relative au Synode sur « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de
la paix. “Vous êtes le sel de la terre ... vous êtes la lumière du monde” (Mt 5, 13.14) », c’està-
dire les “Lineamenta”, l’“Instrumentum laboris”, les Rapports “ante” et “post
disceptationem”, les textes des interventions, présentés tant en salle que “in scriptis”, et les
compte-rendus des délibérations en carrefours. En outre, les Pères font des propositions
concrètes qu’ils considèrent d’une importance capitale.
Les Pères demandent humblement au Saint-Père de juger de la pertinence de publier un
document sur l’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix.
I - ECCLESIA IN SYNODO
Propositio 2
Synode de la Nouvelle Pentecôte
Si la Première Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques a été proclamée “le
Synode de la résurrection et de l’espérance” (EIA, 13), les Pères synodaux, en communion
avec le Saint-Père Benoît XVI, perçoivent cette Deuxième Assemblée Spéciale comme une
“Nouvelle Pentecôte”.
Ils rendent grâce à Dieu et remercient le Saint-Père pour l’heureuse initiative d’avoir
convoqué ce Synode.
Les Pères synodaux ont donc été heureux de voir ainsi affirmé le caractère universel de cette
Assemblée à travers la présence du Saint-Père et de ses collaborateurs immédiats ainsi que
des représentants de l’Église qui est dans les autres continents.
Ils prient que l’Esprit de la Pentecôte puisse renouveler nos engagements apostoliques pour
faire prévaloir la réconciliation, la justice et la paix, en Afrique et dans le reste du monde,
sans nous laisser abattre par l’immensité des problèmes qui pèsent sur l’Afrique, et pouvoir
devenir ainsi “sel de la terre” et “lumière du monde”.
Que cet exercice de communion ecclésiale et de responsabilité collégiale inspire d’autres
structures et formes de ministère en collaboration dans l’Église-Famille de Dieu.
Propositio 3
Communion ecclésiale
Par sa nature même, l’Église est une communion qui engendre une solidarité pastorale
organique. Les évêques, en communion avec l’Évêque de Rome, sont les premiers promoteurs
de la communion et de la collaboration dans l’apostolat de l’Église, auquel participent les
prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs. Cette communion d’Église se
manifeste particulièrement dans la collégialité effective et affective des évêques dans leurs
Provinces ecclésiastiques, au niveau national, régional, continental et international.
Par conséquent, le Synode recommande que les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux
et les laïcs consolident leur coopération au niveau diocésain, national, continental et
intercontinental. Ils encouragent également une plus grande et continue coopération entre le
Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et la
Confédération des Conférences des Supérieurs Majeurs d’Afrique et Madagascar
(COSMAM).
De cette manière, l’Église deviendra plus effective comme signe et promotrice de
réconciliation, de justice et de paix.
Propositio 4
Communion ecclésiale au niveau régional et continental
Les Pères synodaux rendent grâce à Dieu pour le travail accompli par le SCEAM / SECAM
(Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et Madagascar), la première instance de
communion ecclésiale au niveau continental, durant les quarante dernières années de son
existence (1969-2009).
Ils souhaitent que, dans l’Esprit de la Pentecôte, les Conférences Épiscopales régionales et
nationales et l’Assemblée de la Hiérarchie Catholique d’Égypte renouvellent leur engagement
avec le SCEAM/SECAM, pour favoriser un ministère pastoral plus fructueux en Afrique,
avec une référence spéciale à la réconciliation, la justice et la paix.
Par conséquent, ils encouragent les évêques d’Afrique à raviver les structures existantes de
communion ecclésiale, spécialement le COMSAM (la Confédération des Conférences des
Supérieurs Majeurs d’Afrique et de Madagascar) et à en promouvoir d’autres, comme:
- un Conseil continental pour le clergé;
- un Conseil continental pour les laïcs; et
- un Conseil continental pour les femmes catholiques.
Ils demandent au SCEAM /SECAM d’explorer et d’élaborer les pistes et les moyens possibles
pour assurer une collaboration fructueuse au sein desdites structures.
II - SYNODALIA THEMATA
A) Reconciliatio
Propositio 5
Sacrement de la réconciliation
C’est la grâce de Dieu qui nous donne un coeur nouveau et qui nous réconcilie avec lui et avec
les autres. Essentiel à la « réconciliation » est le sacrement de la réconciliation. Il doit être
célébré selon les normes canoniques et dans l’esprit de l’Exhortation Apostolique postsynodale
“Reconciliatio et Poenitentia”. Il s’agit de redonner toute son importance à la
célébration du sacrement de réconciliation dans sa double dimension, personnelle et
communautaire.
La réconciliation au niveau social contribue à la paix. Après un conflit, la réconciliation
restaure l’union des coeurs et la vie en commun. Grâce à la réconciliation, des nations
longtemps en guerre ont retrouvé la paix, des citoyens ruinés par la guerre civile ont
reconstruit l’unité; des individus ou des communautés cherchant et accordant le pardon ont
guéri leurs mémoires, des familles divisées vivent à nouveau en harmonie. La réconciliation
surmonte les crises, restaure la dignité aux gens et ouvre la voie au développement et à la paix
durable entre les peuples à tous les niveaux.
Les Pères synodaux lancent maintenant un appel vibrant à tous ceux qui sont en guerre en
Afrique et font tant souffrir leurs peuples: “cessez les hostilités et réconciliez-vous!”.
Ils demandent à tous les citoyens et les gouvernements africains de reconnaître leur fraternité
et de promouvoir des initiatives en tous genres qui encourageraient la réconciliation et la
renforceraient de manière permanente à tous les niveaux de la société.
Ils invitent la communauté internationale à soutenir fortement la lutte contre toutes les
manoeuvres qui déstabilisent le continent africain et en causent constamment ses conflits.
Ils proposent que les pays africains célèbrent chaque année un Jour de la réconciliation.
Propositio 6
Forme non sacramentelle de célébrer la Réconciliation
Que la forme non sacramentelle de célébrer la Pénitence soit aussi favorisée prudemment de
telle sorte qu’elle révèle le caractère ecclésial de la pénitence et de la réconciliation. Cela
aidera les communautés éloignées, sans prêtre, à vivre un réel cheminement de pénitence et de
réconciliation. Cela permettra aussi aux chrétiens, que leur situation personnelle prive des
sacrements, de se joindre au processus pénitentiel de l’Église. Au début de certains temps
liturgiques comme l’Avent et le Carême, elle peut aussi servir aux communautés qui ont un
prêtre, comme étape vers une réception plus fructueuse du sacrement (cf. Reconciliatio et
Poenitentia § 37)
Propositio 7
Inculturation du sacrement de la réconciliation
Un grand nombre de chrétiens en Afrique manifestent une attitude ambiguë face à
l’administration de la réconciliation. Alors qu’ils sont très scrupuleux pour ce qui concerne les
rites traditionnels de réconciliation, ils accordent peu d’importance au sacrement de
Pénitence.
Il s’avère donc nécessaire de conduire une étude sérieuse et profonde sur les cérémonies
traditionnelles africaines de réconciliation, comme la “palabre” (où une équipe de sages rend
un arbitrage public des litiges), et l’arbitrage des conflits par une “équipe de médiateurs”. Des
organismes similaires peuvent être institués au sein des Commissions « Justice et paix », en
vue d’aider le fidèle catholique à opérer une profonde démarche de conversion dans la
célébration du sacrement de Pénitence.
La grâce du sacrement de Pénitence, célébré dans la foi, est suffisante pour nous réconcilier
avec Dieu et avec le prochain, et ne requiert aucun rituel traditionnel de réconciliation.
Propositio 8
Pratiques pastorales de réconciliation
En vue de favoriser le développement de la culture de la réconciliation, les Églises locales
pourraient prendre des initiatives comme :
1. célébrer chaque année un jour ou une semaine de réconciliation, particulièrement durant
l’Avent et le Carême, ou une Année de réconciliation au niveau continental pour demander à
Dieu un pardon spécial pour tous les maux et blessures que ses membres se sont affligés les
uns aux autres, et pour que se réconcilient les personnes et groupes qui ont été offensés dans
l’Église et dans l’ensemble de la société. Des actes communautaires de réconciliation et de
pardon peuvent s’organise; et
2. Une année jubilaire extraordinaire pendant laquelle l’Église en Afrique et dans les Îles
adjacentes rend grâce avec l’Église universelle et prie pour recevoir les dons de l’Esprit Saint.
Que cette période de réconciliation soit marquée par les éléments suivants :
a. Une conversion personnelle et une confession sacramentelle individuelle avec absolution;
b. Un Congrès eucharistique continental;
c. La célébration de rites de réconciliation pendant laquelle les participants se pardonnent les
uns aux autres ;
d. Le renouvellement baptismal pendant lequel notre être disciples de Jésus surpasse toutes les
formes d’allégeance à un clan ou à un parti politique ; et
e. Une vie eucharistique renouvelée.
Propositio 9
Spiritualité de la réconciliation
“Car c’était Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde, ne tenant plus compte des fautes
des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation. Nous sommes donc en ambassade
pour le Christ”(2 Cor 5,19-20). La réconciliation englobe une manière de vivre (spiritualité)
et une mission. Pour mettre en oeuvre la spiritualité de la réconciliation, de la justice et de la
paix, l’Église a besoin de témoins profondément enracinés dans le Christ, nourris de sa Parole
et des sacrements. Ainsi, tendus vers la sainteté, grâce à une conversion permanente et à une
vie de prière intense, ils s’investiront dans l’oeuvre de réconciliation, de justice et de paix dans
le monde, au besoin jusqu’au martyre, suivant l’exemple du Christ. Par leur courage dans la
vérité, leur abnégation et leur joie, ils donneront un témoignage prophétique d’une conduite
de vie en cohérence avec leur foi. Marie, Mère de l’Église-Famille de Dieu, qui a su accueillir
la Parole de Dieu, être à l’écoute des besoins des hommes et se faire médiatrice, dans sa
compassion, sera leur modèle.
Les Pères du Synode recommandent :
- que la mémoire des grands témoins qui ont donné leur vie au service de l’Évangile et du
bien commun ou pour la défense de la vérité et des droits humains, soit gardée et fidèlement
rappelée ;
- que les membres de l’Église développent le sens de la responsabilité pour leurs actions et
une metanoïa permanente, que l’on peut célébrer régulièrement dans le sacrement de la
réconciliation ; et
- que par la célébration et l’adoration de l’Eucharistie, la prière et la méditation de la Parole
de Dieu, l’Église-Famille de Dieu s’enracine profondément dans le Seigneur et trouve la force
d’être « sel de la terre » et « lumière du monde ».
Propositio 10
Dialogue oecuménique
Dans son service de réconciliation, de justice et de paix sur le continent, et en union avec
l’Église universelle, l’Église en Afrique renouvelle son engagement envers le dialogue
oecuménique et la coopération. Un Christianisme divisé demeure un scandale puisque cela
serait contraire aux désirs du Divin Maître, qui pria pour que ses disciples soient un (cf. Jn 17,
21). Le but du dialogue oecuménique est donc tant de porter témoignage au compagnonnage
chrétien en Christ que de marcher vers l’unité des chrétiens avec ceux avec qui nous
partageons la même foi, par l’écoute de la Parole de Dieu et la collaboration au service de leur
frères et soeurs “en un seul Seigneur ... un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous ...” (Ep
4,5-6). Par conséquent, le Synode tient en grande estime les efforts continus du Conseil
Pontifical pour la promotion de l’unité des Chrétiens pour engager et poursuivre le dialogue
avec les autres Églises et Communautés Ecclésiales.
Le Synode est conscient que, bien que l’unité des chrétiens ne soit pas encore une réalité, les
chrétiens des différents pays d’Afrique se sont réunis en diverses associations (comme
l’Association chrétienne du Nigeria, le Conseil chrétien du Liberia, etc.) pour entreprendre
ensemble des oeuvres de charité et sauvegarder les intérêts des chrétiens dans un État moderne
pluriel. Le Synode apprécie ces efforts et les recommande aux autres pays, où de telles
associations peuvent servir la cause de la paix et de la réconciliation. En outre, le Synode
invite l’Église en chaque diocèse ou région de s’assurer que la semaine consacrée à la prière
pour l’unité des chrétiens soit marquée par la prière et des activités en commun qui
promeuvent l’unité des chrétiens, “afin qu’ils soient un” (Jn 17,21).
Propositio 11
Dialogue interreligieux
La paix en Afrique et ailleurs dans le monde est conditionnée par les relations interreligieuses,
aussi est-il important que soient promues les valeurs du dialogue pour que les croyants
travaillent ensemble, par exemple dans les associations orientées vers la paix et la justice,
dans un esprit de confiance et d’entraide, et que les familles soient éduquées aux valeurs
d’écoute, de fraternité et de respect de l’autre, au-delà de la peur.
Le dialogue avec les autres religions et particulièrement avec l’Islam et la Religion
Traditionnelle Africaine (RTA) fait partie intégrante de l’annonce de l’Évangile et de la
pastorale de la réconciliation et de la paix. Par conséquent, l’initiative du Conseil Pontifical
pour le Dialogue interreligieux d’engager le dialogue avec les diverses religions non-
Chrétiennes doit être hautement louée.
Cependant, vu que la religion est constamment politisée et qu’elle devient la cause de conflits,
on a urgemment besoin de dialogue religieux avec l’Islam et la Religion Traditionnelle
Africaine à tous les niveaux. Ce dialogue sera authentique et productif dans la mesure où
chaque religion partira des profondeurs de sa foi et rencontrera l’autre dans la vérité et
l’ouverture.
Les Pères synodaux prient pour que l’intolérance religieuse et la violence soient réduites et
éliminées au moyen du dialogue interreligieux. L’important événement oecuménique et
interreligieux d’Assise (1986) nous fournit un modèle à suivre.
Propositio 12
Islam
Avec le Concile Vatican II, l’Église-Famille de Dieu “regarde aussi avec estime les
musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant,
créateur du ciel et de ta terre, qui a parlé aux hommes”(Nostra Ætate, 3).
Pour pouvoir servir la réconciliation, la justice et la paix, chaque forme de discrimination,
d’intolérance et de fondamentalisme confessionnel doit être bannie. En ce qui concerne la
liberté religieuse, il y a lieu d’insister sur le droit à l’exercice du culte.
Pour ce qui concerne la relation avec les musulmans, il faut :
- Favoriser le dialogue de vie et le partenariat dans les questions sociales et de réconciliation ;
- Prendre en compte la pluralité des situations et des expériences ;
- Affronter avec honnêteté nos incompréhension et nos difficultés;
- Prévoir dans la formation des prêtres, des religieux et religieuses et des fidèles laïcs une
meilleure connaissance de l’Islam; et
- Prendre des initiatives qui favorisent le respect, l’amitié, la collaboration et la réciprocité.
Propositio 13
Religion Traditionnelle Africaine (RTA)
Comme en Afrique, l’Église-Famille de Dieu vit encore avec les adeptes de la Religion
Traditionnelle Africaine, les Pères synodaux ont rappelé le sage conseil de Vatican II (Nostra
Ætate, 2) qui traite la Religion Traditionnelle Africaine et les autres religions de la manière
suivante: “Depuis les temps anciens jusqu’aujourd’hui, il s’est trouvé chez les différents
peuples une certaine perception de ce pouvoir caché dans le cours des choses et des
événements de l’histoire humaine ...”.
Les personnes biens informées qui se convertissent deviennent pour l’Église des guides dans
la connaissance toujours plus large et précise de la culture et de la religion africaines. Le
discernement des vrais points de rupture en deviendra plus aisé. Ils rendront possible la
distinction nécessaire entre le culturel et le cultuel et surtout entre le culturel et les projets
malveillants du magico-sorcier, cause d’éclatement et de ruine pour nos familles et nos
sociétés.
Par conséquent, avec le Concile Vatican II, les Pères synodaux ne rejettent rien “qui soit vrai
et saint dans les religions ... L’Église, dès lors, exhorte ses fils, qu’à travers le dialogue et la
collaboration avec les adeptes des autres religions, menés avec prudence et amour et en
témoins de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et promeuvent les
choses bonnes, spirituelles et morales, ainsi que les valeurs socioculturelles découvertes chez
ces personnes” (Nostra Ætate, 3).
Donc, le Synode propose que :
- La Religion Traditionnelle Africaine et les cultures fassent l’objet d’études scientifiques
approfondies, sanctionnées par des diplômes, dans les universités catholiques d’Afrique et les
facultés des universités Pontificales à Rome à la lumière de la Parole de Dieu;
- les Pasteurs dans leur diocèse engagent une action pastorale énergique contre tous ceux et
celles qui sont impliqués dans la sorcellerie et étudient les mesures disciplinaires qui
s’imposent;
- chaque évêque désigne un exorciste là où il n’y en pas.
En ce qui concerne la sorcellerie et les cultes:
- l’Église locale doit s’appuyer sur une approche mesurée qui étudie ce phénomène à la
lumière de la foi et de la raison, de telle sorte de libérer les Africains de ce fléau; et
- une équipe pastorale diocésaine pluridisciplinaire devra concevoir un programme pastoral
qui soit fondé sur la rationalité, la délivrance et la réconciliation.
B) Iustitia
Propositio 14
Justice
“L’Église ... atteste à l’homme, au nom du Christ, sa dignité propre et sa vocation à la
communion des personnes ; elle lui enseigne les exigences de la justice et de la paix,
conformes à la sagesse divine” (“Le Catéchisme de l’Église catholique, 2419”). Cependant,
dans la condition actuelle de l’homme, pécheur et au coeur blessé, l’Ancien Testament montre
de manière vive que la justice ne peut pas advenir par la seule force de la personne humaine.
Elle est un don de Dieu. Le Nouveau Testament amplifie ce tableau en faisant de la justice la
suprême révélation de la grâce salvifique de Dieu. Donc, la justice est avant tout et surtout un
don de Dieu. C’est Dieu qui justifie par le Christ. Car c’est Lui qui rend le pécheur digne
d’entrer en relation de communion et d’alliance avec lui et le rend capable de rendre justice
(cf. “Relatio post disceptationem”).
En effet, la réconciliation entre Dieu et l’humanité et au sein de la famille humaine produit la
restauration de la justice et impose des exigences légitimes dans les relations. Car Dieu
justifie le pécheur en faisant grâce, et l’homme rend justice à son offenseur en lui pardonnant
ses fautes. Parce que Dieu nous a justifiés en nous pardonnant nos péchés, afin de nous
réconcilier avec lui, nous sommes, nous aussi, capables de construire des relations et des
structures justes entre nous et dans nos sociétés, en pardonnant et en faisant grâce par amour
et par miséricorde. Peut-on vivre autrement en communauté et en communion?
Par conséquent, les évêques de l’Église-Famille de Dieu en Afrique, réunis en Synode,
entourés des prêtres, des diacres, des personnes consacrées et des fidèles laïcs, s’engagent:
- à rechercher, par la prière, la justice/justification de Dieu, dont la lumière nous rend capables
de rendre justice et de pardonner aux autres par amour et par miséricorde; et
- à être des artisans de structures justes dans nos sociétés, à la lumière de la justice qui vient
de Dieu.
Propositio 15
Sécurité dans la société
Le Synode invite les membres de l’Église en Afrique à promouvoir la justice pour chacun et
le respect des droits humains par l’éducation civique et la construction d’une culture de justice
et de paix. Pour ce faire, les diocèses et paroisses doivent créer des Commissions pour la
Justice et la Paix, en collaboration avec les chefs des communautés locales, qui pourraient
servir de médiateurs.
La mobilisation actuelle des pays africains pour réduire la pauvreté et rechercher une paix
durable suscite de grands espoirs. Au nom de la justice, les Pères synodaux rappellent le bien
commun et le bien-être des personnes. Le Synode appelle les Gouvernements à offrir aux plus
démunis le nécessaire vital comme fruit de la juste distribution des bénéfices de la croissance.
Le Synode rappelle à nos Gouvernements africains cette réalité et les appelle à assurer la
sécurité de la vie et des biens. La vie est sacrée et doit être protégée. Les Gouvernements
doivent donc mettre en place un système pour arrêter les meurtres, les enlèvements, etc., dans
le continent. Car l’insécurité de la vie et des biens, et l’absence d’un bon ordre social
accroissent les migrations et la fuite des cerveaux, ce qui, à son tour, augmente la pauvreté.
Propositio 16
Fuite des cerveaux
Les pays africains et les familles dépensent beaucoup d’argent pour former des professionnels
en vue d’améliorer les conditions de vie de leur peuple. Malheureusement, beaucoup d’entre
eux abandonnent leur pays juste après l’obtention de leur diplôme dans l’espoir de trouver de
meilleures conditions de travail et de rémunération.
Le Synode propose que:
- les pays africains prennent urgemment des mesures pour l’amélioration des conditions de
vie et de travail sur le continent pour arrêter la fuite des cerveaux dans le but de dissuader les
personnes de s’expatrier et d’être absorbées par les pays développés;
- les professionnels cultivent le sens du sacrifice et du service de leur peuple aux frais duquel
ils ont été formés;
- le monde développé soutienne l’Afrique dans l’affrontement de ce problème en développant
des centres d’excellence académique qui aillent à l’encontre du développement intégral des
sociétés.
Propositio 17
Justice sociale et éradication de la pauvreté
Les Pères du Synode ont plaidé pour une économie au service des pauvres et dénoncé avec
vigueur un ordre économique injuste qui a conduit à la perpétuation de la pauvreté. Nous
proposons donc que :
1. L’Église-Famille de Dieu en Afrique renouvelle son engagement au service des pauvres,
des orphelins et des exclus, à l’image de la vie des premiers jours de l’Église ;
2. Comme pour l’Église primitive, l’Église en Afrique et ses Îles doit développer un système
interne pour prendre en charge leurs besoins. Quant aux situations d’urgence (catastrophes,
désastres), il est impératif de développer des relations de solidarité entre les différents
diocèses et au sein des Conférences épiscopales elles-mêmes. Pour cette raison, il y a une
grande nécessité d’établir un fond de solidarité entre les différents diocèses au niveau
continental à travers le réseau Caritas. Dans le même temps, l’Église devra s’efforcer de
promouvoir et d’inculquer une perception globale du travail comme une expression de grâce
et de solidarité. De cette manière, le talent de la personne sera reconnu et employé comme il
se doit pour le bien de tous.
3. Les dirigeants prennent des mesures adéquates (accès à la terre, à l’eau, infrastructures,
etc.) pour remédier à la pauvreté et développer des politiques qui garantissent l’autosuffisance
alimentaire et des programmes éducatifs qui soient orientés vers la production ;
4. Une ultérieure suppression de la dette avec des conditions favorables soit recommandée et
l’élimination de la pratique de l’usure ;
5. Les gouvernements africains soient plus prudents dans la demande de concessions et
d’emprunts de telle sorte qu’ils n’endettent pas plus leurs peuples. Les pauvres et les
marginalisés soient soutenus par des initiatives telles que la micro-finance, les programmes
agraires et autres similaires comme signe concret de la solidarité de l’Église avec les pauvres
et les marginalisés ;
6. L’Afrique soit activement impliquée comme partenaire important dans les processus de
prise de décision sur le commerce international et les questions socio-économiques qui
l’affectent ; et
7. Les efforts susmentionnés soient inspirés et régis par des valeurs humaines authentiques de
promotion intégrale et de développement humain.
Propositio 18
Doctrine Sociale de l’Église
La mission d’évangélisation de l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique puise à plusieurs sources,
dont la plus importante est la Sainte Écriture: la Parole de Dieu. Mais, comme on l’a fait
remarquer au Synode (“Relatio ante disceptationem”, p.6), la conduite et la nature du
ministère de l’Église sont rehaussées par plusieurs “événements et matériaux de soutien”,
“subsidia fidei”, tels que “Le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église”, un guide
complet sur la mission et le mode de vie de l’Église comme “Maîtresse” et “levain” dans le
monde et son ordre social.
Les Pères synodaux reconnaissent, par conséquent, l’utilité du “Compendium” dans sa tâche
d’évangélisation sur le continent et ses Îles, et proposent que chaque Conférence Épiscopale
nationale et régionale :
- révise tout le matériel catéchétique à chaque niveau (enfants, jeunes, jeunes couples,
familles) pour y inclure des éléments de la Doctrine Sociale de l’Église, et traduise le
“Compendium” dans les langues locales ;
- demande que la Doctrine Sociale de l’Église devienne obligatoire dans les programmes de
formation des prêtres et des consacrés, de même que dans la formation et les activités des
laïcs en service dans l’Église et de la société;
- recueille, là où ils n’existent pas encore, les messages et les lettres pastorales de leur propre
enseignement social;
- établisse une équipe de chercheurs pour esquisser un programme et transmettre les valeurs
chrétiennes et sociales; le programme, ainsi conçu, serait enseigné depuis le niveau
élémentaire jusqu’à celui universitaire); et
- rende l’Évangile et les valeurs africaines de solidarité, de générosité et de bien commun,
tous deux connus et appréciés.
Propositio 19
Éducation
Les Pères synodaux ont exprimé leur préoccupation pour l’éducation: une idée souvent
soulignée par le Saint-Père, le Pape Benoît XVI. Comme ailleurs dans le monde, l’Afrique vit
une crise de l’éducation. Le besoin d’un programme complet et intégré qui allie foi et raison
se fait sentir. Il préparerait convenablement les fidèles à affronter toutes les situations de la
vie et à éviter de s’y orienter en s’aidant de critères dualistes et relativistes dans les choix
quotidiens. L’éducation ne peut se réduire uniquement à la formation académique. Elle doit
insuffler dans la jeunesse le sens profond de la vie. La famille doit être reconnue comme le
lieu où commence l’éducation et mérite par conséquent d’être soutenue. Les Pères synodaux
insistent donc sur la priorité de l’éducation et défendent les droits des citoyens au travail
éducatif, qui ne saurait être le monopole de l’État.
Là où les Églises ont érigé des écoles en vue de coopérer avec l’État dans l’oeuvre éducative,
il faut que les droits des Églises soient respectés. Il est aussi souhaitable que l’État exprime
son désir de coopération avec l’Église dans l’éducation en soutenant ses écoles.
Propositio 20
Protocole de Maputo
Les Pères synodaux reconnaissent les effets problématiques du Protocole de Maputo
concernant les femmes et la vie humaine, comme par exemple, ceux concernant la santé
reproductive des femmes. Cependant, par dessus tout, ils estiment inacceptable sa promotion
de l’avortement en son article 14.2.c: “Protéger les droits reproductifs des femmes,
particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol,
d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la
vie de la mère ou du foetus”.
Selon l’enseignement de l’Église, l’avortement est contraire à la volonté de Dieu. En outre,
cet article est en contradiction avec les droits humains et le droit à la vie. Il banalise le sérieux
du crime de l’avortement et dénature la fonction de la grossesse. L’Église condamne cette
position sur l’avortement et proclame que la valeur et la dignité de la vie humaine doivent être
protégées depuis le moment de la conception jusqu’à la mort naturelle. Les Pères synodaux
appellent l’Église en Afrique et dans les Îles adjacentes à s’engager à mettre en oeuvre les
moyens et les structures nécessaires pour aider et accompagner les femmes et les couples
tentés par l’avortement. En outre, ils saluent le courage des gouvernements qui, dans leur
législation, combattent l’avortement.
C) Pax
Propositio 21
Paix
La paix est avant tout un don de Dieu, et par la suite, le fruit de nos efforts. C’est pourquoi, la
paix doit commencer dans le coeur de l’homme comme grâce donnée (cf. Jn 14,1) : « Je vous
donne ma paix », dit Jésus (Jn 14,27). La paix étant un bien universel qui dépend du respect
des droits des personnes humaines et de toute la création, nous devons mobiliser nos énergies
à son service.
Aussi le Synode propose-t-il que :
- une “Initiative africaine de Paix et de Solidarité” soit établie pour intervenir comme acte de
solidarité et aider l’Église locale à la résolution de conflit et à la consolidation de la paix à
travers le continent avec ses conseils avisés sur la justice, la réconciliation et la paix. Cette
initiative ira de l’avant avec ceux qui, au sein de notre Église, ont l’expérience, l’intégrité et le
respect des autres. On demandera au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix d’être en
liaison avec le SCEAM pour promouvoir cette initiative;
- des Conseils de consolidation de la Paix, diocésains, nationaux et régionaux, soient
constitués dans les Commissions
Paix, avec une structure analogue au niveau continental, établie en liaison avec l’“Initiative
africaine de Paix et de Solidarité” auprès du SCEAM ;
- ces Conseils de consolidation de la Paix doivent être dotés de ressources adéquates en
personnel et en matériel, pour former le clergé et le laïcat à la pratique de la consolidation de
la paix, du dialogue et des efforts de médiation ;
- les Commissions Justice & Paix organisent au niveau national et régional un observatoire
pour la prévention et la résolution des conflits ;
- des modules de formation et des programmes adaptés à chaque niveau (élémentaire,
secondaire, supérieur et universitaire) soient conçus pour une véritable formation à une
culture de la paix ;
- les formateurs des séminaires suivent un cours qui inclut des études sur la paix et la gestion
des conflits ;
- on s’organise pour prévenir et gérer les conflits quand ils éclatent ;
- on se dote d’une organisation permanente du dialogue interethnique pour une paix durable ;
- on institue une semaine de prière pour la Paix et la Réconciliation en Afrique ;
- une prière pour la paix et les élections.
D) Argumenta adnexa
Propositio 22
Protection de l’environnement et réconciliation avec la création
Notre foi chrétienne nous enseigne que Dieu, le Créateur, a fait toutes choses bonnes (cf. Gn
1) ; et à nous, les humains, il a donné la terre pour que nous la cultivions et en prenions soin
comme intendants (cf. Gn 2, 15). Nous constatons que de nombreux êtres humains, à tous les
niveaux, continuent à maltraiter la nature et à détruire le monde si beau donné par Dieu par
l’exploitation des ressources naturelles au-delà de ce qui est acceptable et utile. Il y a une
détérioration irresponsable et une destruction insensée de la terre, qui est « notre Mère ».
En complicité avec ceux qui exercent le leadership politique et économique en Afrique,
certains hommes et femmes d’affaires, des gouvernements, des groupes de compagnies
multinationales et transnationales s’engagent dans des transactions qui polluent
l’environnement, détruisent la flore et la faune, la nature et les forêts, y compris les
mammifères, causant ainsi une érosion et une désertification sans précédent de larges zones
de terre arable. Tout cela menace la survie de l’humanité et l’écosystème tout entier; ce qui a
éveillé chez les scientifiques et tous les concernés la conscience des effets destructeurs du
changement climatique et du réchauffement de la terre, les calamités naturelles (par exemple
les tremblements de terre, les tremblements de mer et leurs conséquences comme le tsunami).
Pour rendre la terre habitable au-delà de la génération actuelle et en garantir un respect
durable et responsable, nous en appelons aux Églises locales:
- qu’elles promeuvent l’éducation et la prise de conscience du problème de l’environnement ;
- qu’elles persuadent leurs gouvernements locaux et nationaux pour qu’ils adoptent des
politiques et des règlementations contraignantes pour la protection de l’environnement, et
promeuvent d’autres sources d’énergies renouvelables ; et
- qu’elles encouragent tout le monde à planter des arbres et à traiter la nature et ses ressources
avec respect, en raison de la sacralité de la nature et du bien commun, dans la transparence et
le respect pour la dignité humaine.
Propositio 23
Commerce des armes
En raison de la prépondérance des armes et des mines sur le Continent et les Îles, l’Église en
Afrique, rassemblée en Synode, s’associe au Saint-Siège et accueille avec joie les initiatives
de l’ONU, de l’Union Africaine et des Organisations inter-gouvernementales régionales
comme CEDEAO - Embargo sur les armes légères, pour faire cesser le trafic des armes et
rendre plus transparent son commerce légal. Le Synode recommande que le Conseil Pontifical
“Justice et Paix” mette à jour son document sur le commerce des armes.
Les Pères synodaux encouragent les gouvernements nationaux à soutenir l’étude continue et
la préparation d’un Traité sur le Commerce des Armes (TCA) dans le cadre de l’ONU, avec
des standards universels contraignants pour le commerce global des armes conventionnelles,
qui respectent les droits humains et les lois internationales humanitaires.
Les Pères synodaux qui ont fait leur l’appel du prophète Isaïe à, par amour de Dieu et du
prochain, “forger nos épées pour en faire des socs et nos lances pour en faire des serpes” (Is 2,
4), proposent que le projet et la production de tous les types d’armes doit considérablement
réduite au profit de l’éducation et d’un développement agricole qui respecte l’environnement.
En outre, les Pères synodaux condamnent de la manière la plus absolue la production d’armes
nucléaires, biologiques, et anti-personnelles et toute sorte d’armes de destruction de masse. Ils
demandent que celles-ci soient bannies de la face du monde.
Les Conférences Épiscopales des pays producteurs d’armes sont encouragés à plaider auprès
de leurs gouvernements pour qu’ils promulguent une législation restrictive sur la production
et la distribution des armes faites au détriment des peuples des nations africaines.
Propositio 24
Bonne gouvernance
Vu que le bien commun s’exprime juridiquement dans la Constitution et exige l’exercice
d’une bonne gouvernance qui demande le respect des principes de la démocratie: égalité entre
les personnes, souveraineté du peuple et l’autorité de la loi; autrement, la démocratie perd sa
vitalité et meurt.
Les Pères synodaux invitent donc dirigeants africains à gérer avec conscience et à faire
respecter le bien commun au-delà des intérêts de famille, du clan, du groupe ethnique ou du
parti politique, et à protéger et promouvoir les droits sociaux, économiques, politiques et
religieux du citoyen ordinaire tels qu’inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme des Nations-Unies et dans la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples.
Les Pères synodaux invitent avec insistance les Conférences Épiscopales à tous les niveaux à
établir des organes de plaidoyer qui puissent influencer les membres des parlements, des
gouvernements et des institutions internationales et permettre une contribution effective de
l’Église à l’élaboration de lois justes et de politiques favorables au bien des populations.
En vue de jouer pleinement son rôle et d’apporter sa contribution pour la culture de la paix et
des droits humains, l’Église en Afrique demande d’être présente dans les institutions
nationales, régionales et continentales d’Afrique (UA). Le Synode invite avec insistance les
Conférences Épiscopales à soutenir le Mécanisme Africain de l’Évaluation par les Pairs
(MAEP) du NEPAD à l’intérieur de l’Union Africaine. Le Synode appelle aussi les pays
africains à se soumettre au Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs.
Propositio 25
Politique
Les Pères synodaux reconnaissent les développements positifs dans les sphères politiques et
socio-économiques dans les pays africains qui sont gouvernés selon leurs Constitutions et où
les droits humains, la justice et la paix sont soutenus. Les Pères apprécient la maturité de plus
en plus grandissante de la société civile qui, dans certains pays, commence à s’affirmer et à
peser sur les décisions concernant l’avenir de la Nation. Ils félicitent et encouragent les
acteurs politiques qui font montre de dévouement au service de leur peuple.
Cependant, le Synode note aussi le triste fait que dans de nombreux pays d’Afrique, il y a une
violation massive des droits humains, l’injustice, la corruption et l’impunité qui alimentent
des coups d’État, des conflits violents et des guerres. En ces lieux, les fondements des
principes de la démocratie (égalité entre les êtres humains, souveraineté du peuple, respect de
l’autorité de la loi) sont éradiqués.
Le processus démocratique dans ces cas-là connaît de plus en plus de dérives qui
compromettent durablement la paix, le développement et la stabilité des Nations. Les
systèmes anti-démocratiques tels que le despotisme, la règle du parti unique et les
gouvernements militaires sont en expansion et gèrent leurs États comme un butin de guerre.
Ces pays se retrouvent endettés, pillés, surexploités.
Face à cela, la mission de l’Église est de promouvoir une culture soucieuse de la primauté du
droit et du respect des droits humains pour tous. Les Pères synodaux invitent donc tous les
Pasteurs à s’engager à assurer aux acteurs politiques et économiques actuels et futurs une
formation spirituelle, doctrinale, pastorale et technique adaptée, et un accompagnement
spirituel (création d’aumôneries). Ils sollicitent la création de facultés de sciences politiques
dans les universités catholiques. La Doctrine sociale de l’Église est un instrument précieux
qui mérite une large vulgarisation.
Nous invitons les Conférences Épiscopales à promouvoir des programmes
multidimensionnels d’éducation civique, à mettre en application des programmes qui
favorisent la formation de la conscience sociale à tous les niveaux, à encourager la
participation de citoyens compétents et honnêtes à la politique dans les partis.
Propositio 26
Élections
Les citoyens expriment librement leur choix politique en votant. C’est pourquoi les élections
démocratiques représentent le signe de légitimité pour l’exercice du pouvoir en Afrique. Le
non respect de la Constitution nationale, la loi ou le verdict des urnes là où les élections ont
été libres, équitables et transparentes, est inacceptable quelles que soient les circonstances.
Aussi, les Pères du Synode invitent les Églises locales à sensibiliser les candidats aux
différents scrutins pour qu’ils respectent les règles du jeu (transparence des élections, respect
de l’adversaire politique, de la Constitution, du verdict des urnes, neutralité des différents
observateurs, et l’acceptation de la défaite légitime) et à contribuer à travers les Commissions
Justice et Paix à l’observation des élections de telle sorte qu’elles soient libres, transparentes,
équitables et rassurantes pour nous. Tout en encourageant tous les chrétiens à jouer un rôle
actif dans la vie politique, l’Église continuera de dénoncer, au nom de sa mission prophétique,
les abus électoraux et toutes les formes de fraudes.
Les chefs religieux sont invités à conserver leur impartialité et ne doivent, en aucun cas,
prendre une position partisane. Ils doivent être la voix critique, objective et réaliste des sansvoix,
sans transiger sur leur impartialité.
Propositio 27
Liberté religieuse
La liberté de religion (qui présuppose la possibilité de professer sa propre foi tant en privé
qu’en public) et la liberté de chaque personne dans la recherche de Dieu comme Créateur et
Sauveur sont un droit humain fondamental.
Par conséquent, les Pères synodaux demandent instamment que dans tous les États d’Afrique
soient reconnues et protégées la liberté religieuse et la liberté de culte, et abolie toute forme
d’intolérance, de persécution et de fondamentalisme religieux. Ils demandent la restitution des
églises, des propriétés de l’Église et des propriétés des autres Institutions religieuses
confisquées par certains États.
Propositio 28
Migrants et réfugiés
Sur le Continent africain il y a 15 millions de migrants qui cherchent une patrie et une terre de
paix. Le phénomène de cet exode révèle la face des injustices socio-politiques et des crises de
certaines régions de l’Afrique. Des milliers ont essayé et essayent encore de traverser les
déserts et les mers à la recherche de “verts pâturages”, où ils croient recevoir une meilleure
formation, gagner davantage d’argent et, dans certains cas, jouir d’une plus grande liberté.
Malheureusement, ce phénomène afflige de nombreux pays du continent. À l’heure même où
nous parlons, de nombreux réfugiés se morfondent dans les prisons; des centaines sont déjà
morts.
Cette situation de précarité pour de si nombreux étrangers devrait susciter la solidarité de
tous; au contraire elle est cause de plus de peurs et d’anxiétés. Beaucoup considèrent les
migrants comme un fardeau, les regardent avec suspicion et en réalité les considèrent comme
un danger et une menace. Ceci provoque souvent des formes d’intolérance, de xénophobie et
de racisme.
Parmi les derniers développements préoccupants on trouve: une législation qui réprime toutes
les entrées clandestines dans les pays étrangers et les consulats et des politiques frontalières
discriminantes à l’égard des voyageurs en provenance d’Afrique dans les aéroports.
En effet, la migration à l’intérieur et à l’extérieur du continent est un drame multidimensionnel,
qui affecte tous les pays, provoquant la déstabilisation, la destruction des
familles et une perte pour le capital humain de l’Afrique.
Les Pères synodaux croient, tout d’abord, que le principe de la destination universelle des
biens et les enseignements de l’Église sur les droits humains, la liberté de mouvement et les
droits de travailleurs migrants sont de plus en plus violés par les politiques et les lois
mondiales sur la migration au détriment des Africains.
Aussi, le Synode est-il convaincu qu’il est nécessaire et urgent de:
- demander aux gouvernements d’appliquer en toute justice et équité la législation
internationale sur les migrations, sans discriminations à l’égard des voyageurs africains;
- fournir un service pastoral aux franges vulnérables de la population africaine par un effort
conjoint entre les Églises d’origine et les Églises d’accueil;
- plaider pour un juste traitement des réfugiés, en coopération avec le Conseil Pontifical pour
les Migrants et les Personnes en déplacement, la Commission catholique internationale des
migrants et les Commissions Justice & Paix à tous les niveaux de l’Église;
- établir des bureaux ou des “Commissions” pour le Mouvement des Peuples au secrétariat
des Conférences Épiscopales, chargés de travailler avec le Conseil Pontifical pour les
Migrants et les Personnes en déplacement;
- développer des programmes de service pastoral pour les migrants et les familles. Le Synode
invite les gouvernements africains à créer un climat de sécurité et de liberté, à organiser des
programmes de développement et de création d’emplois pour dissuader leurs citoyens
d’abandonner leur maison et de devenir des réfugiés, et prendre des initiatives afin
d’encourager les réfugiés à rentrer avec un programme d’accueil.
Propositio 29
Ressources naturelles
La terre est un don précieux de Dieu à l’humanité. Les Pères synodaux expriment leur
reconnaissance à Dieu pour toutes les richesses et les ressources naturelles de l’Afrique.
Mais ils constatent que les peuples africains, au lieu d’en jouir comme d’une bénédiction et de
parvenir à un réel développement, sont victimes des malversations publiques locales et de
l’exploitation des puissances étrangères.
Il est aujourd’hui établi qu’il existe un lien étroit entre l’exploitation des ressources naturelles,
le trafic des armes et l’insécurité entretenue.
Certaines multinationales exploitent les ressources naturelles des pays d’Afrique souvent sans
une contrepartie significative pour les populations, ni respect de l’environnement, avec la
complicité de plusieurs privilégiés locaux.
Les Pères synodaux condamnent la culture de la consommation et plaident pour celle de la
modération. Le Synode invite la communauté internationale à encourager des législations
nationales et internationales en vue d’une juste répartition des revenus générés par les
richesses naturelles au bénéfice des populations locales et s’assurer que l’exploitation légale
profite aux pays propriétaires des richesses, en faisant barrière, en même temps, à
l’exploitation illégale. Le Synode propose également de poser le problème du système
économique global qui continue à marginaliser l’Afrique.
Nous recommandons vivement à l’Église-Famille de Dieu en Afrique, de faire pression sur
nos gouvernants pour l’adoption d’un cadre juridique approprié qui prenne en compte les
intérêts de nos pays et de leurs populations.
Nous demandons aux institutions d’Église qui sont à l’ouvrage dans ces sociétés de faire
pression pour permettre aux populations à jouir de l’administration de leurs ressources
naturelles.
L’Église, pour sa part, veillera à mettre sur pied, dans divers pays du continent, un
observatoire sur la gestion des ressources naturelles.
Propositio 30
Terre et eau
Au vu du fait que de grandes étendues de terre fertile et des ressources en eau sont exploitées
sans aucun scrupules par des investisseurs étrangers et locaux en de nombreux pays
d’Afrique, causant le déplacement et la spoliation de personnes pauvres et de leurs
communautés, qui sont souvent impuissantes face à cette “agression”, ce Synode en appelle
avec urgence à tous les gouvernements de s’assurer que leurs citoyens soient protégés contre
un éloignement inique de leurs terres et de leur accès à l’eau, qui sont des biens essentiels
pour la personne humaine.
Les Pères synodaux exhortent à ce que:
- l’Église en Afrique cherche des informations et apprenne à propos des questions agraires et
hydriques dans les Églises locales en vue d’éduquer le Peuple de Dieu, et de les rendre
capables d’affronter les décisions injustes dans ces domaines;
- toute négociation sur les opérations concernant la terre soit conduite dans une totale
transparence et avec la participation des communautés locales qui pourraient en être touchées;
- des accords concernant l’éloignement des terres ne soient pas contractés ou signés sans un
consentement libre, informé et préalable des communautés locales concernées et que les gens
ne puissent pas perdre leur terre sans une compensation adéquate;
- puisque les investissements promeuvent la création d’emplois il faut garantir aux travailleurs
agricoles un juste salaire;
- soit promue la formation professionnelle des jeunes dans les domaines de l’agriculture et de
l’élevage comme moyen de juguler l’exode rural incontrôlé vers les villes.
- les modes de production agricole doivent respecter l’environnement, et ne doivent pas
accélérer le changement climatique, l’appauvrissement du sol et l’épuisement des réserves en
eau potable;
- la production de nourriture destinée à l’exportation ne doit ni compromettre la sécurité et
l’indépendance alimentaire ni les besoins des futures générations;
- droits traditionnels à la terre soient respectés et reconnus par la loi; et
- l’eau ne soit exploitée comme une marchandise du circuit économique privé sans
considération pour les intérêts du peuple.
Propositio 31
Mondialisation et aide internationale
L’Église en Afrique doit être consciente de l’ambivalence de la mondialisation et de ses
conséquences. Elle doit être prête à répondre aux défis que la mondialisation implique, et doit
les affronter de manière responsable. La meilleure mondialisation doit être une mondialisation
de la solidarité.
La mondialisation de la solidarité revêt parfois la forme d’aides internationales (venant
d’agences internationales). Malheureusement, cette aide n’arrive pas toujours au peuple
auquel elle est destinée, et parfois, elle est assortie de conditions qui ne tiennent pas compte
des besoins du destinataire.
Les Pères synodaux interpellent donc les Gouvernements africains et les agences
intermédiaires pour qu’ils gèrent de manière plus transparente et plus responsable cette
solidarité internationale dans le souci du bien commun. Les Pères insistent pour qu’ils
tiennent en estime ces valeurs et reconnaissent les Églises locales comme partenaires pour le
développement.
Propositio 32
Respect de la diversité ethnique
L’Église, comme servante de la réconciliation, a la mission de “réconcilier toutes choses dans
le Christ” (2 Cor 5, 19). L’Église, en accomplissant cette mission, reconnaît et respecte les
riches diversités ethniques, culturelles, politiques et religieuses des peuples africains. Elle
recherche davantage l’unité dans la diversité que l’uniformité, en mettant en exergue ce qui
les unit plutôt que ce qui les devise, et en exploitant les valeurs positives de ces diversités
comme une source de vigueur pour édifier l’harmonie sociale, la paix et le progrès.
Propositio 33
Inculturation
On nécessite d’une étude approfondie des traditions et cultures africaines, à la lumière de
l’Évangile en vue d’enrichir la vie chrétienne et d’écarter les aspects qui sont contraires à
l’enseignement chrétien, pour animer et soutenir l’oeuvre d’évangélisation des peuples
Africains et de leurs cultures. L’Église en Afrique a enregistré une forte croissance de ses
membres et de ceux qui servent parmi le clergé. Néanmoins, il y a une dichotomie entre
quelques pratiques traditionnelles des cultures africaines et les exigences du message
évangélique. Pour être pertinent et crédible, il est du devoir de l’Église d’entreprendre un
discernement approfondi pour identifier les aspects de la culture qui font obstacle à
l’incarnation des valeurs de l’Évangile, tout comme ceux qui les promeuvent. C’est pourquoi
le Synode propose:
- que soient promues les valeurs culturelles positives et transmises dans toutes ses institutions
d’enseignement et de formation;
- d’encourager et de promouvoir le travail d’authentiques théologiens africains;
- que les éléments positifs des cultures traditionnelles africaines soient incorporés dans les
rites de l’Église;
- que les agents pastoraux cherchent à utiliser les langues et les cultures locales afin que les
valeurs évangéliques puissent toucher le coeur des peuples et les aider à opter pour une
authentique réconciliation qui les conduira à une paix durable;
- de traduire en langues locales les documents du Magistère;
- de faciliter l’échange de documents entre les Conférences épiscopales.
- de faire usage de dispositifs canoniques et liturgiques concernant le ministère d’exorciste,
dans une pastorale de compassion, de justice et de charité; et
- de dénoncer la simonie chez un certain nombre de prêtres qui manipulent les sacramentaux
pour aller au devant de désirs des fidèles friands de symboles religieux: encens, eau bénite,
huile d’olive, sel, cierges, etc. L’enseignement culturel conditionne le développement intégral
des individus et des collectivités. Les Africains devront ainsi promouvoir l’héritage culturel
de leur terroir et sauvegarder, en les ouvrant à la rencontre d’autres cultures, des valeurs telles
que le respect des anciens, de la femme comme mère, de la solidarité, de l’entraide et de
l’hospitalité, de l’unité, du respect de la vie, de l’honnêteté et de la vérité et de la parole
donnée.
III - PROMOTORES
A) Ecclesia
Propositio 34
Évangélisation
Les Pères synodaux soulignent l’urgence et la nécessité de l’évangélisation, qui est la mission
et, en réalité, la véritable identité de l’Église (cf. Evangelii nuntiandi, 14).
Les Pères synodaux réaffirment que cette évangélisation consiste essentiellement à porter
témoignage au Christ par la puissance de l’Esprit tout d’abord à travers la vie et ensuite par la
parole (Evangelii nuntiandi, 21), dans un esprit d’ouverture aux autres, de respect et de
dialogue avec eux, au sujet des valeurs de l’Évangile.
Ce Synode invite l’Église-Famille de Dieu en Afrique à être témoin dans le service de la
réconciliation, de la justice et de la paix, comme “sel de la terre” et “lumière du monde”.
Propositio 35
Communautés Ecclésiales Vivantes (CEV)
Le Synode renouvelle son soutien à la promotion des Communautés Ecclésiales Vivantes
(CEV), qui édifient solidement l’Église-Famille de Dieu en Afrique. Les CEV se fondent sur
le partage de l’Évangile où les chrétiens se rassemblent pour célébrer la présence du Seigneur
dans leurs vies et au milieu d’eux, à travers la célébration de l’Eucharistie, la lecture de la
Parole de Dieu et en témoignant leur foi dans le service de l’amour fraternel mutuel et de leur
communautés. Sous la conduite de leurs Pasteurs et de leurs catéchistes, ils cherchent à
approfondir leur foi et à mûrir dans le témoignage chrétien, alors qu’ils vivent concrètement
l’expérience de la paternité, de la maternité, de la parenté, de la fraternité ouverte, où l’on
prend soin les uns des autres. Cette Famille de Dieu s’étend au-delà des liens de sang,
d’ethnies, de tribus, de cultures, de races. En cela, elles ouvrent des chemins de réconciliation
avec les familles étendues qui ont tendance à imposer aux familles nucléaires chrétiennes
leurs us et coutumes syncrétistes.
Propositio 36
Défis lancés par les nouveaux mouvements religieux
À la lumière des défis lancés par les nouveaux mouvements religieux (“sectes”, mouvements
ésotériques, etc.), les Églises locales sont invitées à penser à des formes d’évangélisation plus
adaptées aux problèmes que rencontrent les fidèles.
Que les paroisses promeuvent une vie de solidarité fraternelle dans les Communautés
Ecclésiales Vivantes. Que les agents apostoliques développent aussi un ministère spirituel
d’écoute et de soutien pour accompagner les fidèles afin qu’ils vivent chaque jour en lien avec
leur foi.
Le Synode recommande en outre que la catéchèse conduise à une véritable expérience de
conversion et qu’elle soit comprise comme une formation à la persévérance dans la foi face
aux épreuves (cf. Rm 5,3-5). Comme l’initiation traditionnelle prépare les jeunes à affronter
toute situation, que l’on transmette avec soin aux fidèles les enseignements scripturaires et
doctrinaux de l’Église. Les groupes de prière, les mouvements et les nouvelles communautés
doivent également intégrer cette dimension dans leurs programmes.
Propositio 37
Laïcat
Les fidèles laïcs du Christ participent à la triple mission du Christ prêtre, prophète et roi parce
qu’ils sont membres du Peuple de Dieu. Ils sont donc appelés à vivre leur vocation et leur
mission, à tous les niveaux de la société, particulièrement dans les domaines socio-politique,
socio-économique et socio-culturel. Ils deviennent ainsi « sel de la terre » et « lumière du
monde » en servant la réconciliation, la justice et la paix, dans ces sphères de la vie sociale.
Dans cette perspective, l’Église doit leur dispenser une formation initiale et permanente
catéchétique orientée vers la conversion des coeurs, suivie d’une formation spirituelle,
biblique, doctrinale et morale appropriée pour acquérir une conscience sociale chrétienne.
À ce propos, les nouveaux mouvements ecclésiaux sont peut-être un des instruments
providentiels pour le développement de cette conversion et de cette expérience de foi. Ces
mouvements et ces communautés de foi et de communion existent dans l’Église comme
“véritables laboratoires de foi”, lieux de formation et d’habilitation par l’Esprit pour une vie
de témoignage et de mission. Ainsi pourvus, comme disciples du Seigneur, ils agissent dans le
monde comme le levain.
Pour les responsables impliqués dans la conduite des affaires politiques, économiques et
culturelles, l’Église prendra soin de proposer un programme de formation basé sur la Parole
de Dieu et la Doctrine sociale de l’Église (cf. Compendium, 12 ) qui inclura une formation au
leadership qui transforme la vie par l’action (formation à la direction pour une action
transformatrice).
D’autre part, l’Église encouragera la formation d’associations de laïcs et d’Amicales dans les
différents domaines professionnels (médical, juridique, parlementaire, académique, etc.) pour
les soutenir dans leur apostolat dans la société et dans l’Église. Elle renforcera les Conseils de
laïcs existants et accompagnera l’ensemble par les aumôneries à tous les niveaux.
Que les Communautés Ecclésiales Vivantes (CEV) aident à former le Peuple de Dieu et
servent de lieu concret d’expérience de la réconciliation, de la justice et de la paix.
Propositio 38
Famille
Comme institution, la famille a une origine divine. C’est le “sanctuaire de la vie” et la cellule
fondamentale de la société et de l’Église. C’est le lieu propice pour l’apprentissage et la
pratique de la culture du pardon, de la paix, de la réconciliation et de l’harmonie.
En raison de son importance capitale et des menaces qu’affronte cette institution, à savoir, la
banalisation de l’avortement, la dévaluation de la maternité (enfantement), la distorsion de la
notion du mariage et de la famille elle-même, l’idéologie du divorce et le relativisme d’une
nouvelle éthique, la famille et la vie humaine ont besoin d’être protégées et défendues.
Les Pères synodaux invitent les Églises locales à adopter les mesures suivantes:
- faire connaître la Charte du Saint-Siège sur la famille;
- une catéchèse adéquate sur la conception chrétienne de la famille;
- des programmes pastoraux concrets et intégraux qui promeuvent la vie de prière et l’écoute
de la Parole de Dieu (“lectio divina”) au sein des familles;
- une formation pour les couples pour faire grandir l’amour conjugal et la paternité
responsable selon la doctrine de l’Église;
- offrir un soutien pastoral aux parents dans leurs responsabilités de premiers éducateurs;
- un accompagnement spirituel pour les couples (par exemple, à travers les Équipes Notre-
Dame, la Fraternité de Cana, etc.);
- considérer le service des épouses chrétiennes comme un ministère et faire de cette dignité le
fondement de la famille;
- aider les épouses à vivre leur ministère comme un ministère de prière, d’évangélisation, de
charité et de vie;
- la célébration de jubilés des noces (d’argent, d’or) avec la remise de certificats d’honneur;
- aider les jeunes couples avec des couples-modèles bien identifiés;
- prévoir des conseils en mariage et des instituts pour la famille;
- une éducation et une formation au mariage et aux valeurs familiales par les médias (radio,
télévision, etc.); et
- la création d’associations de familles au niveau diocésain et national, assistées au niveau
continental.
Propositio 39
Prêtres
Par l’ordination sacerdotale, chaque prêtre configuré au Christ, Tête et Bon Pasteur, est appelé
à être une image vivante et authentique du Christ qui est venu pour servir et non pour être
servi (cf. Mc 10, 45).
Par conséquent, les prêtres doivent cultiver une profonde vie spirituelle qui inclut l’écoute de
la Parole de Dieu, la célébration de l’Eucharistie, et la fidélité à la prière, spécialement la
liturgie des heures. Ils doivent résolument s’engager à conduire une vie évangélique,
fraternelle et communautaire, à l’abri des pressions familiales, une vie modeste faite de
discipline et de renoncement (“Apostolica vivendi forma”), et un amour spécial pour les
pauvres. Ils doivent être des exemples de gestion responsable et transparente. Ils doivent
imiter le courage des prophètes face aux maux de la société. Ce faisant, ils deviendront “sel de
la terre” et “lumière du monde”.
La vocation sacerdotale comprend également les vertus évangéliques de pauvreté, chasteté et
obéissance. Ce sont là leur plus grand engagement d’amour pour le Christ, pour son Église et
pour le prochain. Les Pères synodaux par conséquent invitent fortement les prêtres de rite
latin à vivre leur célibat avec générosité et amour.
Selon l’Exhortation Apostolique Pastores dabo vobis (29), “Le célibat doit être accueilli ...
comme un don estimable de Dieu, comme un stimulant de la charité pastorale, comme une
participation particulière à la paternité de Dieu et à la fécondité de l’Église, comme un
témoignage du Royaume eschatologique donné au monde”.
En outre, en cette année sacerdotale de grâce, tous les prêtres sont invités à imiter le zèle de
Saint Jean-Marie Vianney pour le ministère sacramentel de la Pénitence (Réconciliation).
Pour cette raison et à cause des ministères que les prêtres exercent dans le Christ et pour les
fidèles du Christ, parfois dans des conditions très difficiles, les Pères synodaux ne cessent de
rendre grâce à Dieu et de demander par la prière son soutien. Mais les Pères synodaux
voudraient aussi garantir aux prêtres une formation continue et solide dans les domaines
appropriés de leur vie et de leur ministère. Ils leur recommandent pour leur nourriture et leur
croissance spirituelle:
- des retraites annuelles et des récollections mensuelles;
- une vie de prière régulière et la lecture des Écritures;
- une formation continue, spécialement pour les jeunes prêtres, qui ont besoin d’être suivis
avec amour, et qui devra inclure la Doctrine Sociale de l’Église ; et
- surtout pour une assurance générale et des moyens pour mener une vie honorable pour les
prêtres malades et âgés.
En outre, pour les prêtres qui travaillent hors de leurs diocèses, le Synode spécifie qu’un
accord (ou contrat) doit être conclu entre le diocèse d’origine et celui d’accueil, définissant
clairement les conditions de vie et de travail et la durée de la mission. En plus, ces prêtres
doivent être considérés comme des pasteurs à part entière en toute justice et charité
chrétiennes, et participant à plein titre au presbyterium.
Propositio 40
Séminaristes
Pour la formation de tous les séminaristes se préparant au sacerdoce catholique, le besoin se
fait sentir d’adopter une approche globale. Alors qu’il faut soutenir l’importance d’une solide
formation intellectuelle, morale, spirituelle et pastorale, la croissance humaine et
psychologique de chaque candidat doit être intégrée comme fondement pour le
développement d’une vie sacerdotale authentique. Les formateurs doivent veiller au
renouvellement spirituel des séminaristes qui ne doivent pas se conformer aux limites
ethniques et culturelles (cf. Rm 12), mais devenir au contraire une “nouvelle créature en
Christ” (2 Co 5,17).
De cette manière, nos futurs prêtres s’enracineront fermement dans la compréhension de leurs
cultures et prendront racines dans les valeurs évangéliques, deviendront forts dans leur
engagement et leur loyauté envers la personne du Christ et la mission de réconciliation, de
justice et de paix de l’Église.
Le corps enseignant du séminaire et l’équipe spécifique de formation travailleront ensemble
afin de faciliter la formation intégrale. Les séminaristes doivent apprendre la vie
communautaire de telle manière que la vie fraternelle entre eux, par la suite, devienne la
source d’une authentique expérience du sacerdoce comme “intime fraternité sacerdotale”.
Dans la sélection et la formation des candidats, l’évêque et son équipe de formateurs doivent
discerner soigneusement la motivation et l’aptitude des séminaristes, pour s’assurer que ceux
qui seront éventuellement ordonnés soient de vrais disciples du Christ et d’authentiques
serviteurs de l’Église.
Propositio 41
Diacres permanents
Le Synode a reconnu dans le service de la réconciliation, de la justice et de la paix, l’aspect et
la forme urgente de la mission apostolique de l’Église-Famille de Dieu en Afrique et dans les
Îles adjacentes. Ce faisant, il a aussi donné le profil de plusieurs agents de cette mission
apostolique de l’Église, incluant diverses composantes du laïcat, mais comprenant aussi des
ministres ordonnés, au nombre desquels les diacres permanents, qui “servent la réconciliation,
la justice et la paix” comme ministres dévoués de Dieu, de son amour miséricordieux et de sa
Parole. “Fortifiés par la grâce sacramentaire ... ils servent le peuple de Dieu dans le diaconat
de la liturgie, de la parole et de la charité” (“Lumen Gentium”, 29).
Par conséquent, le Synode recommande que ces serviteurs du Seigneur reçoivent une
formation adéquate particulièrement dans les sciences sacrées et dans la Doctrine Sociale de
l’Église. Comme le but de tout exercice spirituel est la découverte de la voie d’un meilleur
service, les Pères synodaux invitent les diacres à chercher et à contempler la face du Seigneur
chaque jour, de telle sorte qu’ils découvrent une manière toujours plus crédible de servir la
réconciliation, la justice et la paix.
Propositio 42
Vie consacrée
L’Église reconnaît la valeur inestimable de la vie consacrée, qui joue un rôle fondamental
dans la vie et la mission de l’Église, au service du règne de Dieu.
Elle apprécie plus précisément le témoignage des personnes consacrées dans la vie de prière
et la vie commune, dans l’éducation, la santé, la promotion humaine et le service pastoral.
Il faut souligner son rôle prophétique dans le processus de la réconciliation, de la justice et de
la paix, du fait que les personnes consacrées sont souvent très proches des victimes de
l’oppression, de la répression, de la discrimination, des violences et des diverses souffrances.
Dans la collaboration étroite avec le clergé dans le ministère pastoral, la dignité, l’identité et
le charisme des femmes engagées dans la vie consacrée doivent être protégés et soutenus. Les
évêques sont invités à aider les jeunes congrégations religieuses à devenir autosuffisantes.
L’Église attend beaucoup du témoignage des communautés religieuses marquées par la
diversité raciale, régionale ou ethnique. Celles-ci proclament, par leur vie, que Dieu ne fait
acception de personne, que nous sommes ses enfants, membres d’une seule et même famille,
vivant dans l’harmonie, dans la diversité et la paix.
En vue de soutenir et d’encourager les personnes consacrées, les Pères Synodaux
recommandent:
- un discernement soigné des candidats et candidates (frères, soeurs, prêtres) au cours de leur
formation;
- une formation solide, humaine, spirituelle, intellectuelle (biblique, théologique, morale) et
professionnelle;
- la fidélité à leur vocation et charisme;
- que la première formation (postulat et noviciat) se fasse ordinairement en Afrique.
Le Synode salue la naissance de la Confédération des Conférences des Supérieurs Majeurs
d’Afrique et de Madagascar (COSMAM), qui est une structure de soutien à la vie consacrée
en Afrique, et un cadre de dialogue avec les évêques du continent (SCEAM).
Propositio 43
Catéchèse
Le catéchisme est devenu une manière ordinaire d’accueillir dans la foi et d’introduire dans
l’Église par le Baptême, l’Eucharistie et la Confirmation. C’est aussi la manière de préparer
les fidèles à recevoir les autres sacrements. Aussi, faudrait-il maintenir un lien vivant entre le
catéchisme mémorisé et la catéchèse vécue, pour conduire à une conversion de vie profonde
et permanente. Les Pères synodaux soulignent qu’une attention particulière doit être accordée
à l’initiation au sacrement de réconciliation. Il s’agit de les former à une vie chrétienne adulte
qui puisse faire face aux difficultés de leur vie sociale, politique, économique et culturelle.
Dans la catéchèse, il faudra faire un usage approprié du Catéchisme de l’Église catholique.
Propositio 44
Catéchistes
Les catéchistes, permanents ou non, sont auprès de nos Communautés Ecclésiales Vivantes
(CEV) les hérauts vitaux de l’Évangile. Ils y exercent un rôle d’animateurs de prière, de
conseillers et de médiateurs. Ils ont besoin d’être soutenus et encouragés dans leur zèle pour
la mission, surtout pour la mission de réconciliation, de justice et de paix, par une formation
solide et l’appui matériel nécessaire qui leur permettent effectivement d’assumer leur rôle de
guide spirituel.
Une formation adéquate doit aussi être dispensée aux catéchistes volontaires, que l’on
soutiendra et équipera d’instruments didactiques.
B) In Christo roborati
Propositio 45
Eucharistie, source de communion et de réconciliation
Le grand défi qui nous attend tous, au début du Troisième millénaire du christianisme ne
consiste pas à souligner les différences d’origine ou de culture, mais à construire une unité qui
respecte la différence. Des hommes et des femmes d’origines différentes, de caractères
différents, de cultures différentes, de religions différentes à l’origine peuvent édifier ensemble
la plus grande unité, unité jusqu’à mourir les uns pour les autres, les uns avec les autres, pour
la même personne : l’Homme-Dieu, Jésus-Christ qui a dressé sa tente parmi nous, a versé son
sang pour nous, en profonde solidarité avec nous, et se donne à nous chaque jour comme
nourriture. Ce sang du Christ versé pour nous est le principe et le lien d’une nouvelle
fraternité, contre le tribalisme, le racisme, l’ethnicité, le népotisme, le fétichisme, etc.
Le Synode déplore fortement certaines dérives de la pratique sacramentelle allant à l’encontre
des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie.
On insiste pour rappeler que l’Eucharistie demeure la source et le sommet de la réconciliation
et de toute la vie chrétienne, et que la sainteté se présente comme le moyen le plus efficace de
bâtir une société réconciliée, juste et pacifique. On veillera donc avec soin à la Célébration
Eucharistique et à ménager de l’espace et du temps pour l’Adoration Eucharistique
(individuelle et communautaire) dans tous les diocèses et paroisses. On veillera à ce que les
églises et les chapelles soient de manière habituelle réservées à la célébration de l’Eucharistie
en évitant autant que possible qu’elles deviennent de simples espaces de socialisation. Les
Pères synodaux demandent que les organisations d’aide qui souhaitent soutenir les diocèses
pour la construction des lieux de culte, essentiels pour la visibilité de l’Église, le fassent en
dialogue sincère avec les évêques locaux, pour garantir un sens du sacré et d’un
développement humain authentique et intégral.
Propositio 46
Puissance de la Parole de Dieu
“Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ” (Saint Jérôme). Le Synode sur les évêques,
dans l’esprit de l’Évangile ... rappela aux évêques et aux prêtres leur ministère essentiel
comme prédicateurs de l’Évangile à l’Église-Famille de Dieu et au monde. La lecture et la
méditation de la Parole de Dieu nous enracinent plus profondément dans le Christ et orientent
notre ministère de serviteurs de la réconciliation, de la justice et de la paix. Aussi, ce Synode
recommande-t-il que l’apostolat biblique soit promu dans chaque communauté chrétienne,
dans la famille et dans les mouvements ecclésiaux. Il recommande, en outre, que tous les
fidèles du Christ adopte l’habitude de la lecture quotidienne de la Bible.
C) Ecclesia agens
Propositio 47
Femmes en Afrique
Les femmes en Afrique apportent une grande contribution à la famille, à la société et à
l’Église avec leur nombreux talents et ressources. Toutefois, non seulement leur dignité et
leurs contributions ne sont pas pleinement reconnues et appréciées, mais encore leurs droits
sont bafoués. Malgré le progrès réalisé dans l’éducation et le développement des femmes dans
certains pays en Afrique, le développement des filles et des femmes est souvent
disproportionné par rapport à celui des garçons et des hommes; les filles et les femmes sont
généralement traitées de manière injuste.
Les Pères synodaux condamnent tous les actes de violence contre les femmes, par exemple les
molestations contre les femmes, le déshéritement des filles, l’oppression des veuves au nom
de la tradition, les mariages forcés, les mutilations d’organes génitaux, la traite des femmes et
nombreux autres abus tels que l’esclavage sexuel et le tourisme sexuel. Tous les actes
d’inhumanité et d’injustice contre les femmes sont également condamnés.
Les Pères proposent:
- la formation humaine intégrale des filles et des femmes (intellectuelle, professionnelle,
morale, spirituelle, théologique, etc.);
- la création d’“abris” pour les filles et femmes maltraitées pour qu’elles trouvent refuge et
reçoivent un accompagnement sociopsychologique.
- la collaboration étroite entre les Conférences épiscopales pour mettre fin à la traite des
femmes;
- une plus grande intégration des femmes dans les structures de l’Église et dans les processus
de prise de décision;
- la mise en place de commissions aux niveaux diocésain et national pour prendre en charge
les problèmes des femmes pour les aider à mieux accomplir leur mission dans l’Église et la
société ; et
- la mise en place d’une commission d’étude sur les femmes dans l’Église à l’intérieur du
Conseil Pontifical pour la Famille.
Propositio 48
Jeunesse
En Afrique aujourd’hui, la jeunesse constitue la majorité de la population, et elle est un don et
un trésor de Dieu, pour lequel toute l’Afrique est reconnaissante. On doit l’aimer, l’estimer et
la respecter. En outre, la jeunesse est la force et l’espérance de l’Église et de la société. Dans
de nombreux pays, elle fait face à beaucoup de problèmes et de défis, qui la rendent
vulnérable à cause d’une formation et d’une éducation personnelle inadéquates, du chômage,
de l’exploitation politique, de la toxicomanie, etc. De telles situations livrent la jeunesse aux
sentiments de frustration et de rejet.
Les Pères synodaux sont profondément préoccupés du sort de la jeunesse et recommandent ce
qui suit:
- que l’Église locale mobilise des ressources et établisse des centres d’enseignement
professionnel et de formation humaine, en collaboration avec diverses autres institutions;
- qu’elle prodigue à la jeunesse des conseils de carrière, de formation à l’entreprenariat, et à la
création d’emploi;
- qu’elle donne à la jeunesse une formation catéchétique et biblique continue pour la former à
être agent de réconciliation, de justice et de paix entre eux, et à adopter un esprit critique face
aux problèmes posés par les médias;
- que, par des Commissions diocésaine et paroissiale, l’Église locale entreprenne une étude
des problèmes et défis auxquels fait face la jeunesse;
- qu’elle organise des Commissions pour les jeunes au plan diocésain, national, régional et
continental ;
- qu’elle établisse des centres de réhabilitation pour les jeunes souffrant de traumatisme
(enfants soldats, jeunes violés, ceux souffrant de dépendance à la drogue, etc.); et
- que les systèmes nationaux d’éducation soient plus ouverts pour les personnes moins douées
en vue d’offrir à tous des opportunités.
Propositio 49
Enfants
Les enfants, qui sont un don de Dieu à l’Humanité, doivent être l’objet d’un soin particulier
de la part de leurs familles, de l’Église, de la société et des Gouvernements. Les enfants sont
porteurs de la nouveauté de la vie: dans leur milieu ils sont des apôtres, l’espérance de leur
famille, tout comme celui de la société et de l’Église.
Malheureusement, les catégories suivantes d’enfants sont sujettes à des traitements
intolérables :
- les enfants avortés
- les orphelins
- les albinos
- les enfants de la rue
- les enfants abandonnés
- les enfants-soldats
- les enfants prisonniers
- les enfants au travail
- les enfants vivant avec un handicap physique ou mental
- les enfants dits sorciers
- les enfants vendus comme esclaves sexuels;
- les enfants traumatisés sans aucun repère chrétien ni perspective d’avenir; etc.
Les Pères Synodaux invitent les Églises locales à accorder, dans le cadre de la “Pastorale de
l’enfance”, une attention spéciale à l’endroit de ces enfants en situation de grande
vulnérabilité, et que dans les écoles catholiques ils aient accès à la Parole de Dieu, reçoivent
une aide psychologique, une culture de justice et de paix, et apprennent une activité
commerciale de telle sorte qu’ils puissent devenir de bons et sains membres de la société.
Propositio 50
Personnes handicapées
Les nombreuses personnes qui, dans nos sociétés, sont handicapées, mentalement et
physiquement, sont souvent marginalisées.
Le Synode rappelant le droit à la vie des personnes porteurs de handicap, propose que :
- tout effort soit fait pour garantir leur pleine insertion dans la société et dans nos
communautés ecclésiales, de sorte qu’ils puissent exercer leurs dons, réaliser leur potentiel et
faire pleinement l’expérience de la présence réconciliatrice du Christ dans la communauté ; et
- des programmes soient élaborés pour encourager leur insertion dans la planification
pastorale de nos diocèses et de nos communautés ecclésiales locales.
Propositio 51
VIH / SIDA
Le Sida est une des grandes pandémies comme le paludisme et la tuberculose qui déciment
des populations africaines et compromettent gravement leur vie socio-économique. On ne doit
pas le considérer simplement comme un problème médico-pharmaceutique, ou uniquement
comme une question de changement de comportement humain. C’est vraiment une question
de développement intégral et de justice, qui demande une approche et une réponse globales de
la part de l’Église.
Ceux qui, en Afrique, sont malades du Sida sont victimes d’injustice, parce que souvent ils ne
reçoivent pas le même traitement de qualité qu’en d’autres lieux. L’Église demande que les
fonds alloués aux malades du Sida soient réellement utilisés à cet effet et recommande que les
malades africains reçoivent les traitements de qualité comme en Europe.
L’Église condamne fermement toute tentative délibérée, de la part d’individus ou de groupes,
de disséminer le virus, soit comme arme de guerre, soit par leur style personnel de vie.
Le Synode prodigue ses encouragements à toutes les institutions et à tous les mouvements
d’Église qui travaillent dans le domaine de la santé et spécialement du Sida et demande aux
agences internationales de les reconnaître et de les aider dans le respect de leur spécificité.
L’Église recommande vigoureusement l’accélération des recherches thérapeutiques en cours
en vue d’éradiquer ce fléau.
En outre, le Synode propose :
- que l’on évite tout ce qui peut contribuer à la diffusion de la maladie, comme la pauvreté, la
dissolution de la vie familiale, l’infidélité maritale, la promiscuité et un style de vie vide de
valeurs humaines et de vertus évangéliques ;
- un service pastoral qui prodigue à ceux qui vivent avec le VIH / SIDA l’accès au traitement
médical, à la nourriture, l’accompagnement pour un changement de comportement et une vie
sans stigmatisation sociale;
- un service pastoral qui prodigue aux orphelins, aux veufs et aux veuves une authentique
espérance de vie sans stigmatisation sociale ni discrimination ; et
- un soutien pastoral qui aide les couples vivant avec un conjoint infecté à s’informer et à
former leurs consciences, afin qu’ils choisissent ce qui est juste, en toute responsabilité pour
le plus grand bien de l’un et l’autre, de leur union et de leur famille.
- que le SCEAM développe un manuel pastoral sur le VIH / SIDA pour tous ceux qui sont
engagés dans le ministère ecclésial sur le Sida (prêtres, personnes consacrées, médecins,
infirmiers, Conseils, catéchistes, enseignants) qui mette en oeuvre la morale et la Doctrine
sociale de l’Église dans les différentes situations où le Peuple de Dieu en Afrique est
confronté aux multiples défis de la pandémie.
Propositio 52
Paludisme
Le paludisme demeure le pire assassin dans le continent africain et ses Îles. Il contribue
énormément à l’aggravation de la pauvreté. Nous félicitons toutes les initiatives visant à
combattre cette maladie. Toutefois, nous reconnaissons qu’il faut en faire davantage si l’on
veut atteindre des résultats significatifs. Le Synode propose donc ceci:
- que le paludisme soit pris en charge dans tous les engagements de l’Église en matière de
santé;
- que des initiatives concertées soient entreprises pour former les populations sur les questions
relatives au paludisme et à la prévention de la maladie;
- que l’on encourage les Gouvernements à développer des politiques et des programmes plus
conséquents et soutenus pour éradiquer le paludisme;
- que les laboratoires pharmaceutiques les rendent accessibles, pour sauver davantage de vies;
et
- que des efforts soient soutenus pour le développement d’un vaccin anti-paludéen.
Propositio 53
Drogue et alcool
La diffusion et la vente de la drogue est un gâchis du potentiel humain de l’Afrique. De
même, l’abus d’alcool entraîne de nombreux problèmes graves: éclatement des familles,
détérioration de la santé, gaspillage des maigres ressources, conflits et accélération de la
diffusion du VIH/Sida.
L’Église considère ceci comme une menace pour les personnes, particulièrement les jeunes, et
un motif de crise pour les institutions d’éducation, pour les familles comme pour la morale
publique. C’est pourquoi,
- l’Église doit s’engager dans la lutte contre la production, la vente et le trafic de drogue en
Afrique;
- l’Église encourage les gouvernements et les institutions privées dans leur combat contre
l’usage de la drogue et l’abus de l’alcool dans nos pays;
- l’Église, en formant les jeunes, doit encourager à l’usage conscient et modéré de l’alcool,
sinon à son abstention totale.
- les agents pastoraux doivent offrir une pastorale pour les alcooliques et les drogués et leurs
familles en promouvant des programmes de récupération et de réconciliation avec leurs
familles;
- les prêtres et les personnes consacrées devraient être zélées à montrer le bon exemple par un
usage modéré de l’alcool;
- former des prêtres, des personnes consacrées et des laïcs au conseil; et
- offrir des soins pastoraux aux victimes de la “toxicomanie” et leur fournir de l’aide pour les
délivrer de leur dépendance.
Propositio 54
Souci pour les prisonniers
Nous exprimons un profond souci au sujet de la criminalité et des effets d’activités
criminelles dans nos sociétés, qui affectent des citoyens innocents et leurs familles; et nous en
appelons aux agents de sécurité et institutions judiciaires pour qu’ils recherchent la protection
des citoyens et assurent leur sécurité.
Nous exprimons aussi notre respect du système judiciaire qui tend au respect de la loi et au
maintien de l’ordre. Nous trouvons déplorables les nombreuses occasions de non application
de la loi et les erreurs de justice, qui correspondent à la violation des droits humains des
victimes injustement jetées en prison.
L’Église en Afrique comme Famille de Dieu reconnaît sa mission prophétique vis-à-vis de
tous ceux et celles qui sont touchés par la criminalité et leur besoin pour la réconciliation, la
justice et la paix; mais elle dénonce aussi toutes les cas d’erreurs de justice et les mauvais
traitements des prisonniers.
Aussi, recommandons-nous:
- que les Gouvernements et les preneurs de décision commencent une réforme du système
pénal, améliore la prévention, et appliquent des standards internationaux minimum pour le
traitement des prisonniers, y compris un traitement plus humain en termes de nourriture, de
logement, d’habillement et de soins médicaux, reconnaissant les droits des prisonniers et leur
accordant des conditions décentes de détention;
- que les lois soit judicieusement appliquées et que les droits humains soient bien respectés;
- l’organisation d’un service pastoral soutenu par la Commission Justice & Paix avec un
bureau aux niveaux régional, national, diocésain et paroissial, et l’implication des
Communautés Ecclésiales Vivantes;
- une approche globale du service pastoral des prisons par des personnes convenablement
préparées qui travailleront en équipe; - un engagement de la part des agents du service
pastoral des prisons à étudier et à appliquer la justice restaurative comme un moyen et un
processus pour favoriser la réconciliation, la justice et la paix, et la ré-insertion des
offenseurs, des victimes et ex-offenseurs dans les communautés;
- l’établissement de “centres de réhabilitation” pour aider les prisonniers à se réintégrer dans
la société.
Propositio 55
Abolition de la peine capitale
“L’Église voit comme un signe d’espérance l’opposition croissante du public à la peine de
mort, quand bien même une telle peine est perçue comme l’expression de la justice et une
sorte de légitime défense de la part de la société. La société moderne, en fait, possède les
moyens de supprimer de manière effective la criminalité en rendant les criminels inoffensifs
sans devoir leur dénier la chance de se réformer” (Compendium de la Doctrine Sociale de
l’Église Catholique, 405).
La dignité de la personne exige que ses droits fondamentaux soient respectés quand bien
même il ne respecterait pas les droits des autres. La peine capitale empêche un tel but. Parfois,
la peine de mort est utilisée pour éliminer les opposants politiques. Par ailleurs, les pauvres
gens qui ne peuvent pas se défendre sont plus facilement soumis à cette punition définitive
sans appel.
Le Synode appelle à l’abolition totale et universelle de la peine de mort.
Propositio 56
Médias
Par nature, la personne humaine est toujours (créée pour être) un « être-en-communication »,
appelé à la communion. Ainsi, la communication est une priorité pour le développement
humain et l’évangélisation.
En outre, dans un monde globalisé, l’utilisation améliorée et une plus grande disponibilité des
différents moyens de communication sociale (visuelle, audio, web et presse écrite) sont
indispensables pour la promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation en Afrique. Ce
Synode, dès lors, invite à :
- Une présence plus accrue de l’Église dans les médias ;
- La mise en réseau des centres audio-visuels, des maisons de production et des centres
médiatiques ;
- La création de centres médiatiques ;
- L’entraînement professionnel et la formation éthique des journalistes pour la promotion
d’une culture de dialogue qui évite la division, le sensationnel et la désinformation et la
banalisation de la souffrance humaine, qui peuvent endommager l’harmonie et la paix des
sociétés et des communautés.
- L’utilisation des médias modernes pour la diffusion de l’Évangile et des fruits du présent
Synode, pour la formation des peuples africains à la vérité, la réconciliation, la promotion de
la justice et de la paix.
- Le développement d’un réseau satellitaire, sous la coordination du C.E.P.A.C.S. (l’organe
médiatique du S.C.E.A.M.) pour le service de l’Église-Famille de Dieu en Afrique ; et
- L’établissement de commissions diocésaine, nationale et régionale de communication avec
un personnel compétent pour aider l’Église dans l’exercice de son ministère prophétique dans
la société.
En bref, il doit s’agir de médias d’éducation et de formation, soucieux de véhiculer des
valeurs culturelles moralement saines et des valeurs évangéliques.
Propositio 57
Marie, Notre-Dame d’Afrique
Le Synode a confié chaque aspect de son travail à l’intercession priante de la Bienheureuse
Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, Reine de la Paix.
Marie est notre modèle dans le ministère de la réconciliation, de la justice et de la paix. Par
son obéissance au Père et sa docilité à l’Esprit Saint, elle a collaboré dans la mission de son
Fils jusqu’à sa mort sur la croix, par laquelle il a définitivement réconcilié l’humanité avec
Dieu. Comme mère compatissante, Marie est un modèle dans le ministère de réconciliation,
aussi bien dans la miséricorde que dans l’amour de l’Église-Famille de Dieu. Et du ciel, Marie
intercède pour elle dans sa tâche permanente de transformation de l’Afrique et de ses Îles.
Le Synode par conséquent invite fortement les évêques et tous les agents pastoraux de
l’Église en Afrique et dans les Îles à confier leurs ministères à l’intercession priante de la
Bienheureuse Vierge Marie, afin qu’ils obtiennent la grâce d’être de crédibles témoins du
Seigneur Ressuscité et, qu’à travers leur service de réconciliation, de justice et de paix, ils
deviennent “sel de la terre” et “lumière du monde”.

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 22:56

 

 

   Les deux candidats que nous avons présentés cette année, ont obtenu le baccalauréat théologique avec une bonne mention chacun. Ils nous ont fait honneur.  Nous félicitons donc nos confrères Sylvain AHOUANKON et Alex Honoré YAPO pour le travail abattu malgré les désagréments occasionnés par les troubles sociopolitiques en Côte d'Ivoire. Maintenant qu'ils sont appelés chacun à une nouvelle mission, Que le Seigneur accomplisse en chacun d'eux son dessein d'amour. 

Jean Eudes 2 

                   

 

     

              

           

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 16:09
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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 06:13



 
Le Conseil Général de la Congrégation et les Eudistes vous font part du décès du
Père Michel GÉRARD, leur Supérieur Général
le vendredi 11 mars 2011
Que le Père l’accueille dans Sa maison !

Ses obsèques seront célébrées le mardi 15 mars à 10 h 30 en l’église du Saint-Esprit,
186 avenue Daumesnil 75012 PARIS (métro Daumesnil).
Le mercredi 16 mars, une eucharistie sera célébrée à 11 h 30
à l'Abbatiale St Sauveur de REDON (35600), suivie de l'inhumation à LA ROCHE DU THEIL.

P. Michel Gerard

Né le 14 août 1943 à LANGRES (Haute-Marne), Michel Gérard fait ses études secondaires à VERSAILLES au collège Saint-Exupéry, puis à Saint-Jean (1960-1961) et à Saint-Sauveur de REDON (1962-1963). Il entre en probation à RIS-ORANGIS le 28 septembre 1963. Incorporé le 9 avril 1969, il est ordonné prêtre le 4 avril 1970. Après le baccalauréat en philosophie, il obtient une licence en théologie (1970) et une maîtrise en philosophie (1973), tout en étant animateur spirituel au collège Saint-Martin de RENNES jusqu’en 1978.

Nommé ensuite à la paroisse du Sacré-Coeur à RIS-ORANGIS, il devient responsable des vocations pour le diocèse d’ÉVRY – il en deviendra l’un des vicaires épiscopaux – jusqu’en 1984, date à laquelle il est envoyé en Côte-d’Ivoire, à la paroisse Saint-André de YOPOUGON comme vicaire et responsable des jeunes pendant un an.

Revenu en France, il est professeur de philosophie au Séminaire d’ORLÉANS (1985-1987), puis directeur de l’Année spéciale à CHEVILLY-LARUE (1987-1988) et à MAROLLES (1988-1989). La même année – 1989 – il est nommé Assistant provincial et devient aumônier d’étudiants à LISSES (en 1991) et à ÉVRY (1992). Nommé en 1992 aumônier national du Centre de Préparation au Mariage, il le reste jusqu’en 1994.

Après une année sabbatique à PARIS, avenue Daumesnil, il est désigné comme Supérieur Provincial des Eudistes pour la France, en 1996. Au mois d’août 2001, l’Assemblée générale l’élit Supérieur Général ; il sera réélu au mois d’août 2007. Résidant à ROME, il n’a eu de cesse de visiter les différentes implantations de la Congrégation dans le monde.

Revenu très fatigué de la visite canonique en Afrique de l’Ouest, il est décédé subitement à PARIS, rue Jean Dolent, le 11 mars 2011. Il laisse le souvenir d’un confrère joyeux et affable, d’un supérieur attentif et bienveillant, apprécié de tous. Nous rendons grâce au Seigneur pour les services que le P. Michel Gérard a rendu à l’Église et à la congrégation.

Comme le prescrivent nos Constitutions, les Eudistes célébreront deux fois la messe à son intention et continueront à prier pour lui. Nous vous invitons à vous joindre à nous.

Jean Camus, eudiste
Vicaire Général
Sources: www.eudistes.org

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